« Le préfet de région et celui de l'Ain ont changé, alors j'ai organisé un pèlerinage des préfets ! » Les « pèlerinages » de Geneviève Gandy, présidente du Syndicat du Haut-Rhône (SHR), ont pour but non dissimulé... d'être repérée par tout financeur potentiel ! Énergique et libre, cette militante dans l'âme a été élue d'Yenne (Savoie) de 1986 à 2001, vice-présidente puis présidente du Syndicat intercommunal de protection des berges du Rhône, en Savoie. Au SHR, elle rassemble depuis 2003 les édiles de 28 communes de trois départements (Savoie, Ain et Isère). À ses côtés, ceux-ci ont pris conscience, dans les années 1990, d'importants dysfonctionnements écologiques en aval des ouvrages hydroélectriques : asséchés, comblés, les lônes, ces bras morts du Rhône, voient leur écosystème bouleversé. Geneviève Gandy négocie alors avec la CNR une augmentation des débits réservés et impulse un plan de réhabilitation... aujourd'hui à son terme. « Pour le présenter, je suis allée dans les ministères et autres organismes publics, avec une secrétaire et une chargée de mission : trois bonnes femmes, ça leur faisait drôle ! raconte-t-elle, candide et sans complexe. Quand on n'y connaît rien, on pose les bonnes questions ! » Pourtant, à force de réunions et en s'entourant de bons techniciens, Geneviève Gandy est devenue une véritable experte. Elle a ainsi vite repéré que le Plan Rhône va lui permettre d'élargir les actions : « Nous sommes en train d'élaborer un plan propre au Haut-Rhône avec quatre volets : tourisme, biodiversité, culture et patrimoine, et navigabilité », explique-t-elle. Cet automne, elle a aussi fait un « pèlerinage » à la Région : « Les financements ne seront pas élastiques, il faut être les premiers ! »