Même arôme, moins de plastique. Méo, le torréfacteur lillois, s'est creusé la tête pour réduire l'emballage de ses 1,6 million de paquets de café vendus chaque année. Première étape : l'amincissement. « Pour conserver les qualités organoleptiques du produit, nous utilisons un matériau complexe constitué de trois couches : polyester, aluminium et polyéthylène (PE) », décrit Gérard Meauxsoone, directeur de cette PME familiale réalisant 30 millions d'euros de chiffre d'affaires. Après plusieurs tests et l'accueil d'une stagiaire chargée uniquement de cette mission, Méo a réduit d'un peu plus de 10 % l'épaisseur du PE, soit 10 micromètres de moins. « Ce simple affinage, qui n'altère en rien les qualités protectrices de l'emballage, nous fait économiser 11 tonnes de PE et 11 000 euros par an », a calculé Franck d'Almeida, responsable qualité de l'usine. Deuxième étape : l'optimisation du remplissage des cartons et de la palettisation. « En affinant et en augmentant de 10 mm la hauteur des caisses de carton américaines, celles contenant les dosettes souples, il a été possible de passer de 12 à 18 pochons par carton », décrypte Amélie Phulpin, la stagiaire. Bien accepté par les distributeurs, ce nouveau format a permis de supprimer 20 000 unités par an, soit 25 %. L'optimisation assure aussi un gain de poids de 33 % par palette, soit 199 kg de café en dosettes au lieu de 150 précédemment. « À périmètre constant, cette modification économise 167 palettes à transporter par an, soit 7,5 tonnes de CO2 » à l'échappement des camions, analyse Franck d'Almeida. La notion de périmètre constant est importante, car, le marché des dosettes étant en forte progression, il faudra en livrer plus. L'« emballante » démarche a même été récompensée par un trophée Ecotop d'Eco-Emballages.