La société américaine O2Diesel achève l'expérimentation d'un agrocarburant quelque peu bâtard : le gazole additivé en éthanol. Habituellement, l'éthanol est plutôt réservé à l'essence (quand il n'est pas transformé en ETBE), tandis que le gazole reçoit un ester méthylique, tiré d'huile de colza ou de tournesol. O2Diesel s'est pour ce test associée à l'Ademe et Veolia Transport, qui a accepté d'utiliser le mélange à 7,7 % d'éthanol pendant un an sur dix véhicules affectés au transport scolaire et aux réseaux verts du département de la Charente. « Comme le mélange ne s'opère pas à basse température, nous ajoutons un additif à hauteur de 0,6 % », précise Régis Leruth, directeur d'O2Diesel pour l'Europe. Contrairement au biogazole, « l'e-gazole », comme l'appelle l'entreprise, joue la carte de la réduction des polluants toxiques, et non celle des gaz à effet de serre. « Nous diminuons les rejets de NOx de 5 à 6 % et de particules de 10 %, le tout à consommation identique », assure Régis Leruth. Pourquoi Poitou-Charentes ? Parce que la Région nourrit des projets d'usines de biocarburants de deuxième génération qui fourniraient l'éthanol. Si l'Ademe valide le test, cela ouvrirait la porte à une défiscalisation, de quoi lisser le surcoût au litre de 8 %. L'Agence suivait déjà une expérimentation d'éthanol dans le gazole sur des bus de la RATP. Par ailleurs, l'Institut français du pétrole a lancé, au printemps de l'année dernière, un consortium intitulé E4D (Éthanol for Diesel) avec Petrobras, Renault, Total et Volvo.