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PUBLIÉ LE 1er MAI 2008
LA RÉDACTION
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Toute l'information de cette rubrique est dans : Environnement Magazine
Le magazine pour les acteurs et décideurs du développement durable et des métiers de l’environnement.
-'éducation, grande oubliée du Grenelle de l'environnement ? La mise en place du groupe de travail sur l'éducation au développement durable, présidé par Jacques Brégeon, a été tardive et poussive. Et son rapport n'a pas rassuré les acteurs de terrain. Le Collectif français pour l'éducation à l'environnement vers un développement durable (CFEEDD) ne mâche pas ses mots : un rapport « pauvre dans ses propositions », des conclusions « trop centrées sur l'Éducation nationale, se tournant principalement vers les entreprises pour trouver des ressources financières et ne proposant, en définitive, aucune mesure saillante ». « C'est clairement le rapport du président et non celui du groupe », assène le collectif, qui regrette le manque de débats, ainsi que l'absence de moyens et de calendrier de mise en oeuvre. Pourtant, tout le monde affirme que l'éducation est un maillon indispensable à toute politique de développement durable. Mais la Charte de l'environnement a beau mentionner l'éducation et la formation, les lois et circulaires s'empilent sans grands résultats. Et si les programmes scolaires intègrent progressivement l'éducation au développement durable, aucun moyen supplémentaire n'a été dégagé. Pire, on ne sait pas vraiment ce qui est fait. « L'Observatoire de l'éducation à l'environnement, créé en 2004, n'a jamais rien produit, s'insurge Roland Gérard, directeur du Réseau École et nature, qui met en relation des acteurs de l'éducation à l'environnement. D'une manière générale, l'État est très en retard dans ce domaine, alors qu'il existe de nombreuses initiatives au niveau régional. » Néanmoins, l'Éducation nationale semble se mettre en marche et ne laisse plus les associations seules sur ce terrain. Au risque de les court-circuiter ? Apprendre en agissant En matière de développement durable, c'est en agissant qu'on apprend. « L'éducation à l'environnement n'a pas de public, mais des participants, résume Roland Gérard. Malheureusement, en France, on mise davantage sur la connaissance que sur le "savoir-être". » De plus, il est difficile de travailler sur des projets pluridisciplinaires en collèges et lycées, du fait du cloisonnement de l'enseignement : une heure, une matière, un enseignant. En revanche, les travaux personnels encadrés (TPE), des projets de recherche scolaire par des groupes d'élèves en classe de première, sont un bon moyen d'aborder l'environnement. Et, en primaire, même sans directive ministérielle, nombreux sont les instituteurs à parler d'environnement. D'autres initiatives plus originales voient le jour, toujours destinées à faire participer les élèves. Ainsi, le lycée Ernest-Pérochon, à Parthenay (Deux-Sèvres), a organisé un « éco-défi » : les élèves accumulaient des points selon leurs actions en faveur de l'environnement et pouvaient gagner une journée de découverte de l'environnement. Un bilan carbone mené dans ce lycée a également été l'occasion de travailler sur les questions d'énergie : relevé des températures des classes, suivi des consommations de gaz pour le chauffage, diminution des lumières dans les couloirs et, pour finir, installation de panneaux solaires thermiques. « Malheureusement, le temps de l'activité scolaire n'est pas toujours en phase avec celui du projet, constate David Jadaud, enseignant en sciences de l'ingénieur dans ce lycée. Nous avons ainsi travaillé sur les pistes cyclables et présenté des propositions à la mairie, mais, depuis, il n'y a pas d'avancée. De même, il n'est pas toujours facile d'associer les parents, notamment pour des questions d'horaires. » Certains établissements ont mis en place des Agenda 21 scolaires. C'est le cas de sept collèges du Bas-Rhin, soutenus par le conseil général. Tous participent : les professeurs et agents du collège recensent les actions déjà menées ou prévues, tandis que les élèves, en collaboration avec leurs professeurs, s'informent et choisissent les thèmes de travail. Même les parents sont parfois sollicités pour améliorer les déplacements domicile-école. Ensuite commence le travail de diagnostic de la situation du collège, préalable au plan d'action. « Il ne s'agit pas de diagnostics professionnels, du type bilan carbone, car nous souhaitons que les élèves et les professeurs soient parties prenantes, indique Janie Mantelet, responsable du développement durable au conseil général du Bas-Rhin. Le principe d'un Agenda 21 scolaire, c'est d'éduquer par l'action. » Mesurer les consommations électriques de l'établissement pendant le cours de physique, examiner les poubelles et mettre en place des actions de tri ou encore réaliser un diagnostic de mobilité et mettre en place un plan de déplacements doux sont des actions accessibles aux élèves. Le conseil général finance l'aide fournie par la société Eco-conseil : chaque collège bénéficie de cinq jours d'accompagnement pendant deux ans, puis de trois jours par an, sur les sujets et aux dates qu'il souhaite. Côté études supérieures, les initiatives sont plus dispersées, étant donné la forte autonomie dont dispose chaque université ou chaque école dans le contenu de ses formations. Inversement, un président d'université motivé pourra facilement mettre en place une formation. « Le président de l'université de Rouen nous a demandé des propositions pour un module optionnel sur le développement durable », raconte Gaël Roustan, étudiant et président de l'association Fac verte. Des étudiants qui semblent très réceptifs à ce thème, associable aussi bien à l'économie qu'à la médecine, aux sciences politiques, à la géographie, aux sciences... Même les disciplines artistiques sont concernées, par exemple pour concevoir des affiches pour sensibiliser à l'environnement. Changer d'échelle Bref, les actions existent. Peut-on pour autant parler d'une réelle éducation à l'environnement ? « Il faut passer d'une sensibilisation ponctuelle à des actions plus globales qui modifient les comportements, estime Olivier Martel, chargé de l'éducation au développement durable à la direction prospective et stratégie du Grand Lyon. C'est pourquoi nous privilégions les actions dans les établissements qui s'engagent dans une démarche globale. » La version développement durable du proverbe « Aide-toi, le ciel t'aidera » ? Généraliser les actions d'éducation à l'environnement, c'est typiquement le rôle des Graine et autres associations locales d'éducation à l'environnement liées au Réseau École et nature. « Notre mission est de fédérer les acteurs de terrain, comme les associations, les collectivités locales et les entreprises, de susciter des échanges, d'identifier où sont les compétences, de transposer les succès à d'autres établissements, de produire des outils pédagogiques, d'accompagner les écoles dans leurs démarches... », indique Florent Raulin, délégué régional au Graine Île-de-France. Former les formateurs Éduquer, d'accord, mais avec quel contenu ? Hier cantonnée aux sciences naturelles, les enseignements se sont aujourd'hui étendus aux sujets tels que l'eau, l'énergie ou les déchets. « L'éducation à la ville et à l'urbanité n'est pas assez traitée, estime Olivier Martel. La majorité des personnes habitent en ville, alors que les actions portent essentiellement sur l'éducation à la nature. On trouve même difficilement des animateurs sur les questions urbaines. » N'oublions pas non plus le public adulte. « L'éducation à l'environnement ne concerne pas uniquement les enfants, cela doit s'inscrire dans la durée, à tous les stades de la vie », estime Michel Ricard, président du Conseil national du développement durable. Reste la question fondamentale de la formation des intervenants. Or, il n'existe aucune formation spécialisée à l'éducation au développement durable. Le métier d'éducateur en environnement n'est même pas reconnu par l'ANPE (il ne possède pas de code Rome classant le métier, et facilitant la recherche d'emploi). Certains intervenants sont formés aux sciences de l'éducation, d'autres aux sciences de l'environnement. Pourtant, les métiers de l'éducation à l'environnement se professionnalisent. « Nous avons mis en place quinze critères pour évaluer les associations que nous rémunérons », indique Olivier Martel. Et comment former au développement durable des milliers d'enseignants ? Probablement via des supports pédagogiques adaptés. Les industriels sont tous prêts à les fournir, comme Veolia Eau, qui offre aux écoles des mallettes baptisées « la découverte de l'eau ». À l'intérieur, « un livret pour l'enseignant, des fiches-élèves et le matériel nécessaire pour réaliser quinze expériences sur la physique de l'eau, sur les traitements pour la rendre potable et sur comment la transporter », précise l'industriel. Mais est-ce forcément ces aspects que les enseignants souhaitent aborder ? Entreprises suspectes -a présence des entreprises dans l'éducation à l'environnement est en effet un sujet qui fâche : persona non grata pour certaines associations, indispensable pour d'autres. Le rôle des entreprises reste à définir. « Lorsqu'une école travaille sur les déchets, il est logique qu'elle se tourne vers le syndicat intercommunal de gestion des déchets », observe Romain Bouillon, chargé de mission à Éco-écoles. Mais la crainte est grande que les entreprises influencent le contenu pédagogique. Communication contre formation ? « Nous proposons aux entreprises de passer par des fondations, afin qu'elles puissent participer à l'éducation au développement durable sans faire de l'ingérence dans le contenu pédagogique », explique Jacques Brégeon. Florent Raulin, du Graine Île-de-France, ne refuse pas toute collaboration avec les entreprises. « Mais nous devons faire des choix éthiques sur ces partenariats », estime-t-il. -es différences sensibilités se retrouvent aussi au niveau sémantique. Les institutions parlent davantage d'éducation au développement durable, quand les associations parlent plus volontiers d'éducation à l'environnement. Elles craignent notamment une dilution du sujet dans les concepts flous du développement durable. Attention aussi à ne pas fondre l'éducation à l'environnement dans un grand patchwork. « Nous distinguons bien l'éducation de la communication, la concertation ou la formation, souligne Olivier Martel. Ce ne sont pas les mêmes buts, ni les mêmes publics, ni les mêmes métiers. »
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