À l'ouest de Paris, en bord de Seine, à côté du pont de Sèvres, cylindres rouges et cuves noires ceints d'une bâche verte intriguent les passants. À bien y regarder, l'installation s'avère être une station d'épuration « en kit », qui traite 800 à 1 200 m3/j d'eaux usées domestiques. Occupant 400 m2, elle fonctionne durant les cinq mois de travaux de curage de la partie amont (6,5 km) de l'émissaire Sèvres-Achères, branche Rueil. Montée en une semaine en janvier, la station provisoire est destinée à traiter la petite partie des 80 000 m3 d'effluents habituellement transportés par cette branche qui n'a pu être redirigée vers d'autres émissaires. Daniel Duminy, directeur général du Siaap (Syndicat interdépartemental pour l'assainissement de l'agglomération parisienne), souligne : « Cette step provisoire est une première en France. Elle illustre notre volonté d'opérer des chantiers sans nuisances. » Une première qui va coûter au Siaap environ 100 000 euros par mois (467 500 euros HT en tout), soit près du quart du coût global des travaux de curage. Prestataires : le groupement d'entreprises Soletanche Bachy France, Sol Environment et CSM Bessac. Le traitement physico-chimique (dégrillage, dessablage, stockage, coagulation, floculation, décantation) devrait abattre 70 % des matières en suspension, 50 % des matières organiques et 50 % du phosphore. Au moment où vous lirez ces lignes, l'étrange installation devrait avoir disparu.