Décembre 2003 : l'Ademe fait part de la naissance de son petit dernier, le Bilan carbone, une méthode de comptabilisation des gaz à effet de serre. Pas seulement des émissions directes d'un site, mais également des émissions indirectes liées à l'activité : déplacements des clients et des salariés, fabrication et transport des achats... Cinq ans après, le bébé est en pleine forme et pèse plus d'un millier de bilans fin 2008. Mais le Bilan carbone n'a pas seulement grossi, il a aussi évolué. Lui qui ne s'intéressait qu'aux entreprises se décline désormais en version collectivités locales depuis 2007. L'Ademe propose même à chacun de calculer son Bilan carbone personnel sur son site.
Bref, cette méthode (subventionnée par l'agence) connaît un vrai succès, mais permet-elle vraiment de réduire ses émissions ? « Les trois quarts des bilans sont suivis d'actions », indique Laurence Gouthière, chargée de la diffusion du Bilan carbone. Cependant, il est difficile de connaître leur efficacité puisque peu d'entreprises font un bilan régulier pour évaluer leurs progrès. Beaucoup comparent leur Bilan carbone à celui de leurs concurrents, ce qui n'est pas le but. Pour une enseigne comme Nature & Découvertes, qui l'utilise comme outil de pilotage, combien d'autres ne s'en servent que pour sensibiliser leur personnel, quand elles ne l'oublient pas dans un tiroir ? Entre effet de mode, outil de sensibilisation ou vraie méthode de pilotage environnemental, le Bilan carbone cherche encore sa voie. Cinq ans, c'est encore l'âge des apprentissages.