Fin mars, au lendemain de la présentation du très controversé rapport parlementaire Ollier sur l'éolien qui nourrit les débats sur la loi Grenelle 2, le Syndicat des énergies renouvelables ( Ser) dévoilait les résultats encourageants d'une étude sur la diversification de l'industrie lourde hexagonale dans la filière. Hasard du calendrier ou contre-feu médiatique ? Illustration en tout cas d'une guerre de tranchées entre pro- et anti-éoliens qui n'encourage pas les industriels tricolores à se lancer sur le marché mondial florissant de leur fabrication. Pour Capgemini Consulting, qui a réalisé l'étude pour le compte du Ser et de l'Ademe, l'industrie française n'a pas raté le train de l'éolien et peut encore se rêver en partenaire industriel des grands « turbiniers » danois, allemands ou espagnols. « Les entreprises françaises sont capables de concevoir et de produire toutes les pièces d'une éolienne. Avec la création de 50 000 emplois d'ici à 2020 à la clé ! » affirme Alain Chardon, directeur énergies durables chez Capgemini. De quoi multiplier par six en dix ans le nombre d'emplois dans le secteur. « Parmi les 400 TPE ou grands groupes présélectionnés, 150 ont fait part de leur intérêt pour la fabrication de l'un des onze grands composants d'une éolienne. Cinq ou six peuvent accéder très rapidement à ce marché tandis qu'une vingtaine auront besoin d'un temps d'adaptation », précise Emmanuel Gavache, qui suit l'industrie manufacturière chez Capgemini. Une dynamique industrielle collective est toutefois nécessaire sous la forme « d'un projet classique de construction de filière de dix à vingt-quatre mois, associant pouvoirs publics et industriels », selon Alain Chardon. Des premiers rendez-vous commerciaux ont été pris, un séminaire organisé en février dernier, à Paris, et une plate-forme collaborative en ligne lancée.