Tous les courriers ne sont pas logés à la même enseigne. Et si les lettres prioritaires prennent depuis bien longtemps le TGV, les envois publicitaires que La Poste s'engage à livrer une semaine après leur dépôt voyagent toujours en camion. Cela change. Depuis octobre, SNCF Geodis et TAB assurent pour l'entreprise un service de fret ferroviaire au départ de Lille et à destination de Paris, Lyon, Marseille et Bordeaux. Le choix de la préfecture du Nord n'est pas anodin. Elle accueille les acteurs historiques de la vente à distance, les plus gros émetteurs de publicités. Chaque jour, 1,8 million de plis seront désormais orientés vers le transport multimodal (15 % des volumes). Soit une économie estimée à 1 700 tonnes de CO2 par an. Financièrement, il y a en revanche un surcoût, confidentiel, mais considéré comme « acceptable » par une entreprise qui s'est engagée à réduire ses émissions de carbone de 15 % d'ici à 2012. Pour aller plus loin, La Poste attend de voir comment se développera l'offre des affréteurs. Directeur général adjoint de l'entreprise et directeur industriel du courrier, Muriel Barnéoud se félicite déjà des évolutions récentes qui permettent à ce projet de voir le jour. « Jusqu'alors, il n'existait pas d'offre compatible avec nos contraintes, explique-t-elle. Nous ne sommes pas dans les volumes de l'industrie céréalière ou automobile, et nous avons des exigences très strictes en termes d'horaires. Un train qui arrive un quart d'heure en retard peut repousser la distribution du courrier d'une journée ! »