Le projet de rétablissement du caractère maritime du Mont-Saint-Michel a complètement revu son mode d'accès à partir de 2012. Avec la possibilité pour les visiteurs de s'y rendre en navette hippomobile. À partir d'avril 2012, des attelages de percherons, de cobs normands et de postiers bretons se relaieront pour mener les touristes au pied du Mont-Saint-Michel (50). Une option originale qui complétera le nouveau schéma d'accès au site classé au patrimoine mondial de l'Unesco. Du nouveau parking payant de 4 150 places situé à 2,5 km du mont, les 2,5 à 3 millions de touristes annuels auront le choix entre leurs pieds, l'utilisation d'une navette automobile comprise dans le prix du stationnement et l'accès par navette hippomobile à 6,50 euros l'aller-retour par adulte et à demi-tarif pour les enfants. Baptisés maringotes, du nom d'anciennes calèches locales, six prototypes tractés par deux chevaux de traits sont conçus par Veolia pour transporter chacun 50 voyageurs. « Cette option est une réponse moderne pour réintégrer le cheval de trait au travail », souligne Régina Dutacq, directrice de Veolia Transport Mont-Saint-Michel. Suggéré dans l'appel d'offres du syndicat mixte de la baie, le mode hippomobile a été proposé par l'entreprise et dimensionné pour un flux de 300 000 à 400 000 voyageurs par an, soit 18 % du flux annuel de visiteurs. « Un objectif sur lequel nous nous sommes engagés dans le contrat », précise la responsable de la délégation de service public signée en octobre 2009 pour treize ans avec le syndicat (36 millions d'euros d'investissement et 7,5 millions d'euros par an pour l'exploitation). Pour sélectionner et gérer l'écurie de 40 chevaux, Veolia Transport s'appuie sur un éleveur local, Norbert Coulon. « Les tests d'efforts et d'endurance des hongres ont déjà été réalisés avec des charges de 8,5 tonnes. Leur charge au travail tournera autour de 3 à 5,5 tonnes de trois à quatre heures par jour », explique François-Xavier de Beaulaincourt, le directeur du syndicat. Le délégataire mettra à disposition des animaux une ferme située à quelques kilomètres du site et proposera à ses 24 conducteurs une formation polyvalente aux navettes automobiles et hippomobiles. « Ils auront ainsi une maîtrise totale de l'accès au Mont et seront assistés sur les maringotes par des accompagnateurs chargés d'accueillir le public à bord », souligne Régina Dutacq. Si l'introduction du mode hippomobile dans un projet de transport de voyageurs à cette échelle est une grande première pour Veolia Transport, on peut s'étonner qu'elle n'ait pas été accompagnée d'une solution plus écologique qu'une motorisation Diesel pour les 61 % de touristes qui opteront pour la navette automobile. « La technologie électrique n'était pas prête. Nous sommes donc partis sur une motorisation classique aux normes Euro 5 et sur un contrat court qui nous permettra de réviser nos choix lors de son renouvellement », justifie le directeur du syndicat.