Grande première en France, le tunnel routier du Mont-Blanc s'équipe d'un filtre à particules. Après trois mois de « vérification en service régulier », l'équipement est officiellement mis en service ce mois-ci. Il permet d'éliminer 90 % des particules fines générées par la forte circulation que connaît l'ouvrage reliant la Haute-Savoie à la vallée italienne d'Aoste. Autoroutes et tunnel du Mont-Blanc (ATMB), son concessionnaire français, a intégralement financé ce projet de 2,5 millions d'euros. Une vraie réalisation européenne pilotée par le Groupement européen d'intérêt économique (GEIE) du tunnel, qui réunit les exploitants italiens et français, et mise en oeuvre par une entreprise autrichienne.
C'est le spécialiste Aigner Tunnel Technology qui a, en effet, décroché l'appel d'offres et accroché à la roche les deux blocs de filtration de 60 tonnes alimentés par deux imposants ventilateurs extrayant l'air du tunnel à 400 m3 par seconde. « Études et travaux ont duré neuf mois. Le chantier s'est déroulé sans encombre grâce à l'expérience d'Aigner Tunnel Technology », se réjouit Jean-Paul Chaumont, directeur général d'ATMB. Hasard du calendrier, c'est aussi en avril que doit entrer en service un parking-relais et de covoiturage que l'entreprise a financé pour moitié, apportant 150 000 euros au conseil général, maître d'ouvrage. Ce parking de 78 places, situé au niveau de l'échangeur de Bonneville-Est de l'Autoroute blanche (A40) qu'exploite également ATMB, pourra à l'avenir voir sa capacité quasiment doubler et accueillir l'arrêt d'une ligne express d'autocars, reliant Le Fayet (commune de Saint-Gervais-les-Bains) à Genève, que projette de réaliser le conseil général. « Nous participerons à d'autres projets de ce type, le cas échéant », assure Jean-Paul Chaumont.
L'entreprise apporte, en plus, sa pierre (1,5 million d'euros sur 52) au budget du projet de tram-train de la région Rhône-Alpes desservant la vallée de l'Arve. Une « stratégie globale » donc pour ATMB qui prône la complémentarité entre modes de transport. « Nous souhaitons conforter notre mission d'acteur majeur de l'ensemble des déplacements en Haute-Savoie. Notre entreprise ne peut que profiter du développement du département », observe le directeur général. La société anonyme détenue à 84 % par l'État et les collectivités locales (suisses comprises) souhaite aussi, sans doute, redorer un blason terni par l'incendie meurtrier de 1999. Elle a récemment mis à profit son réseau de fibres optiques pour connecter à haut débit les villes de Sallanches et de Chamonix-Mont-Blanc et axe sa politique de mécénat sur le handicap.