Marie-Françoise Manière, présidente de l'Union nationale des syndicats d'architectes français (Unsfa)
Grande voyageuse J'ai fait mes études d'architecture au moment du premier choc pétrolier. Mais ce n'est pas ma profession qui m'a fait modifier mes comportements quotidiens. C'est davantage une sensibilité citoyenne. Je trie depuis quelques années, fait du compost, essaie d'utiliser moins ma voiture, ne me ballade pas en tee-shirt chez moi, aère tous les matins... Je n'arrive pas, en revanche, à me passer des nombreux voyages touristiques que j'effectue le plus souvent en avion. Alors j'achète des arbres sur Internet pour compenser !
Éric Cassar, Arkhenspaces
Pragmatique Au niveau environnemental, c'est sans doute le citoyen qui inspire l'architecte. Le rapport aux plantes, à la végétation, est très important dans ma vie comme dans mes projets professionnels. Je suis locataire de mon logement, qui est bien isolé, et de nos bureaux, où je n'ai pas encore eu la possibilité de faire installer des doubles vitrages. Pour faire de vraies économies d'énergie, il faut apprendre à chauffer moins et à mettre un pull ! Je songe d'ailleurs à acheter des polaires pour tous mes collaborateurs.
François Pélegrin, Architecture Pélegrin
Économe J'ai fait mes études d'architecture pendant les deux premiers chocs pétroliers et ai été élevé dans un milieu où on ne quittait pas sa chambre sans éteindre la lumière. Maintenant, je me bats avec mes propres gamins ! Mes habitudes ont donc peu évolué. Limiter mes déplacements est une vieille habitude. J'habite juste au-dessus de mon agence ! Je me rends généralement sur les chantiers en deux-roues. Sauf en ce moment où je prends le métro : on m'a volé ma moto. Je songe à racheter une cylindrée moins grosse, voire un scooter électrique. J'ai par ailleurs mené d'importants travaux pour réduire les consommations énergétiques de l'ancien hôtel particulier de 1930 que j'occupe à Paris avec deux autres copropriétaires.
Joséfa Pricoupenko, Atelier Nature Architecture
Convaincue Mes études d'architecture, que j'ai débutées à 32 ans, m'ont fait prendre conscience des enjeux écologiques. J'ai suivi les cours de l'école de La Villette où cohabitaient à l'époque des professeurs pionniers de l'architecture écologique et d'autres plus académiques. J'en ai fait ma propre synthèse. Aujourd'hui, ma pratique professionnelle correspond exactement à mes convictions intimes. Je loue à Paris un vieil appartement haussmannien, dont je garde fermement les menuiseries extérieures en chêne de l'époque malgré les tentatives de ma propriétaire pour les remplacer par du PVC. Mon empreinte écologique n'est pas énorme : je n'ai pas de voiture, ne prends pas l'avion, ma consommation de chauffage s'élève à 39 kWh/m² par an... Pour des raisons pratiques, mon alimentation n'est malheureusement pas bio à 100 %.
Madjide Azzoug, Trecobat
Amoureux Je vis une véritable histoire d'amour avec le bois. Je suis d'ailleurs né dans une maison en bois et voyage souvent en Finlande, pays que j'apprécie et où règne un profond respect pour la nature. Dans mon métier, j'encourage mes clients à opter pour une maison en bois. La mienne, à Saint-Brieuc, ne l'est pas. Mais, avant de la rénover et de diviser par trois ma facture de chauffage, je l'ai surtout choisie pour sa localisation qui me permet d'accompagner les enfants à l'école ou d'aller à la boulangerie sans prendre ma voiture.