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MOBILITÉ

PME : l'atout des

PUBLIÉ LE 1er DÉCEMBRE 2012
LA RÉDACTION
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Le magazine pour les acteurs et décideurs du développement durable et des métiers de l’environnement.
« C'est une é vidence, si je n'avais pas fait l'effort, je sor tais du marché. » Selon Éric Sola, le pré sident du fabricant de transformateurs électriques « secs » Montelem, une modeste affaire installée en région parisienne, l'engagement dans une démarche environnementale récompensée par l'obtention de la norme Iso 14001, lui a permis de garder le contact commercial avec ses principaux donneurs d'ordres. Et d'é v iter le pire ! « Si je travaille encore avec la R ATP ou Alstom, c'est en grande partie grâce à l'ac­ quisition de ce label », se réjouit ainsi le dirigeant de la PME employ ant une quinz aine de salar ié s pour un chiffre d'affaires de 1,5 million d'euros. Car, pour un nombre croissant de donneurs d'ordres, plus question de traiter avec des entreprises qui ne sauraient montrer… patte verte ! Éric Sola ne nie pas pour autant les difficultés rencontrées : « La démarche de certification remet sér ieu sement en cause l'organisation interne », soupire- t-il. Et, au passage, n'épargne pas les finances de l'entreprise ! Temp s passé par les é quip e s, accompag nement par un cabinet sp é c ialis é, re de v ance vers é e aux organisations en charge de la certification : le verdissement de l'activité d'une PME a un prix ! Qu'importe les convictions écologiques des d i r i g e a n t s, il faut q u'i l s soient co nv a i n c u s du retour sur i n v e s t i s s e m e n t pour f r a n c h i r le Rubicon. « Bien sûr, il y a le coût financier associé à la démarche », estime Yann Keromen, le patron de l'agence de communication Le Square (14 salariés, 2 millions d'euros de chiffre d'a ff a i re s ) qui a obtenu ré cemment le label Envol. Le projet lui a coûté environ 2 500 euros, corresp ondant aux règlements de divers audits et missions. « Mais il y a aussi pas mal de coûts cachés qui se rajoutent. Ceu x liés notamment au temps pa ss é par le diri­ geant à ra ssembler la documentation requise et à gérer la paperasserie. Il faut s'accrocher… juge-t-il. Pour autant, je re ste per su adé que le jeu en vaut la ch an d e ll e. » La d é m a rch e, l o r s qu'el l e est sanctionnée par un label ou une certifi cation – et comment s'en exempter pour s'en prévaloir ? –, doit, en eff e t, ê tre « tracé e ». Les organisations extérieures chargées de d o n n e r le f e u vert sont f r i a n d e s de d o c u m e n t a t i o n s et de re g istres divers. « Pour n'i m p o r t e quel p a t r o n de TPE ou de PMI, de t e l l e s exigences sont ré dhi bi­ toires », admet Christine C r o s, c h e f du s e r v i c e écoconception et développement d u r a b l e à l'Ademe, qui a s s u r e pourtant que les p e t i t e s et m o y e n n e s en tre prises ne pourront pas indéfi niment renv oy er le qu e s t i onnement é c o l o g i q u e aux c alendes g re cques. « Vé c u spontanément comme un c e n t r e de c o û t s par des d i r i g e a n t s qui répug nent à lever la tête du g uidon, l'é co démarche e s t aussi un le v ier de croi ssance », pré v ient-elle. D'abord, la prise en compte de critères environnementaux dans l'activité d'une PME et d'une PMI génère des économies de fonctionnement. « La réduction de la facture énergétique, la moindre consommation d'eau, les économies réalisées sur l'achat de carbu­ rant lor sque l'on p ar v ient à optimi ser les dépl a­ c e m e n t s et le c o û t de p o s s e s si o n d'une fl o t t e de véhicule, aussi légère soit­elle, sont des ar guments in t é r e s s an t s », exp l i q u e Christine C ro s. Et qui p a r l e nt i n s t a nt a n é m e nt au g é r a nt d'une PM E, a for tior i d'une TPE, dans le quel veille toujours l'âme d'un cost killer. A i n s i, à l'i s s u e d'un b i l a n énergétique e ff e c tu é dans le c a d r e de sa démarche Iso 14001, les équipes d'É r i c Sola ont c o n ç u un p r o c é d é de re c y cl a ge des co n d i t i o n n e m e nt s et e m b a l l a ge s industriels a i n s i que du p a p i e r utilisé lors des trav au x administratifs « qui nou s ont p er mi s de ré duire les volume s de cer t ain s de nos achat s ». « Il ne s'ag it pas forcément de g randes choses, mais les modifi cations de nos pratiques d'achat et d'uti­ li sation de re ssource s, t e l l e s que l'e au ou l'éle ctr i­ cité, ont un impact bénéfique sur les dé penses de l'entreprise », corrobore Yann Kéromen. Ce dernier s'est ainsi attelé à revoir son installation électrique, à revisiter l'isolation des locaux et à se pencher sur l'entreposage de produits dangereux. « Nous avons examiné nos procédures d'utilisation des consommables et de gestion des déchets », indique le dirigeant, qui a doté sa société d'un véhicule sobre. Les salariés peuvent eux-mêmes y trouver leur compte lorsque la réduction de l'empreinte écologique de l'entreprise passe par des incitations au covoiturage, à l'usage du vélo et des transports collectifs ou à des choix d'implantation et d'organisation (télétravail, téléconférence) permettant d'optimiser les déplacements. « Mais ce n'est pas seulement sur la gestion du strict périmètre du poste “dépense” que l'écodé­ marche apporte un avantage réel. Elle procure aussi une meilleure visibilité et un indéniable avantage concurrentiel », prévient Christine Cros. C'est une évidence, arborer un « écosésame » à son revers facilite, et parfois donne un coup de pouce déterminant dans l'accès aux marchés publics. « Mais, pas seulement, les donneurs d'ordres privés qui doivent désormais assumer des bilans RSE y sont aussi très attentifs », poursuit la chef du service écoconcep-tion de l'Ademe. Ils n'hésitent plus, le cas échéant, à pénaliser leurs sous-traitants retardataires. Comme l'illustre le patron de Montelem, les grands considèrent, en effet, l'acquisition par leurs fournisseurs de la norme 14001 comme un prérequis. L'écodémarche procure une meilleure visibilité et un indéniable avantage concurrentiel Enthousiaste, Laurent Brunas, le président de la société Regain (environ 4,5 millions d'euros de chiffre d'affaires, 25 salariés), installé à Castres, dans le Tarn, et spécialisée dans la fabrication de tenues professionnelles et d'uniformes, juge que le label Lucie qu'il a obtenu – une version de l'Iso 26000 adaptée aux petites et moyennes entreprises –, lui confère un avantage commercial indiscutable. Lucie permet à la société « de faire valoir une catégorie d'arguments RSE qui composent parfois plus de 15 % du cahier des char­ ges des appels d'offres », estime Laurent Brunas. En dépit de son caractère encore confidentiel, le label obtenu de haute lutte – le projet, étalé sur deux ans, a tout de même représenté une dépense directe de 15 000 euros auquel il convient d'additionner les 25 % du temps de travail du cadre qui a piloté l'opération… – procure un atout parfois décisif à la société castraise. « Nous avons récemment emporté des affaires auprès de la Marine nationale et de Voies navigables de France (VNF) grâce à cet éco­ positionnement », assure Laurent Brunas ; il juge qu'une telle démarche peut assurément permettre aux en tre prises françaises de main-d'œuvre de défier des compétiteurs étrangers au seul argument du prix. Mais, attention, la démarche engagée doit être profonde. C'est bien une stratégie globale « sociétale et environnementale », qui a incité Regain à concevoir de nouveaux produits – ses pulls se recyclent en fil à tricoter et ses polos et tee-shirts en isolant phonique –, mais aussi à passer au peigne fin ses relations avec les parties prenantes, salariés, fournisseurs et responsables locaux. Un travail d'introspection jugé parfois intrusif par des patrons de PME qui n'aiment pas prêter spontanément le flanc à la critique… Une fois franchi le cap de leurs réticences, les entrepreneurs doivent affronter le maquis des dispositifs et des labels. Un dédale qui constitue pro ba blement l'une des principales causes du retard des PME-PMI françaises. À l'Ademe, on affirme que l'affectation d'un dispositif spécifique à une même catégorie d'entreprises ne serait pas opératoire. Haro sur le guichet unique pour les PME ! « Nous avons préféré catégoriser notre soutien en le graduant en fonction de la plus ou moins grande sensibilité de l'entreprise à l'envi­ ronnement », indique Christine Cros. Certains entrepreneurs, y compris des petits patrons, ont, en effet, plus tôt que d'autres, pris à bras-le-corps le développement durable et ont engagé des actions…. Sans d'ailleurs toujours se soucier de les valoriser correctement auprès de leurs clients. Ceux-là peuvent s'affranchir de quelques étapes de conseil initiales qui ponctuent le chemin escarpé de l'écoengagement. Les dispositifs collectifs mis en place par les chambres consulaires « sont, sans doute, les voies les mieux adaptées », estime Elodie Beiner, l'animatrice à la CCI de Paris du programme Optimes . Fruit d'une initiative européenne, il a vocation à soutenir l'éco-engagement des PME. « Les entreprises éligibles doivent impérativement appartenir aux secteurs de l'agroalimentaire, des matériaux de construction, du travail des métaux et du textile », poursuit Élodie Beiner. « Nous sommes dans une logique de détection des pro­ jets et d'accompagnement via la réalisation d'une étude de faisabilité. » Dans un second temps, l'entreprise a la possibilité de solliciter, lorsque son éco projet ne peut être accompagné par les équipes de la CCIP, des prestataires sé lec tionnés par les chambres consulaires. Qui ont au passage négocié des tarifs préférentiels. « Le dispositif répond bien aux différents types de projets et de sensibilisation des entreprises, estime l'animatrice d'Optimes, de la simple recherche d'efficacité éner­ gétique jusqu'à des programmes plus ambitieux de labellisation et de certification. » De sa besace certifiante, la CCIP extirpe fréquemment des labels tels les dispositifs 1.2.3 Environnement ou Envol (pour engagement volontaire de l'entreprise pour l'environnement), qui permettent aux TPE et PME d'accéder, par étapes, au Saint Graal de l'Iso 14001. Laurent Brunas, le patron de Regain, confirme l'intérêt des dispositifs collectifs consulaires, « qui sont de bons outils de sensibilisation aux thématiques du développement durable et de partage d'expé riences ». Pour sa part, c'est à la CRCI Midi-Pyrénées qu'il est venu initialement quérir l'information sur l'Iso 26000. Autres dispositifs pertinents, ceux mis en p l a c e par c e r t a i n s p ô l e s de c o m p é t i t i v i t é, no tamment dans le domaine de l’écoconception. C’est le cas de Cim Eco, proposé par le pôle lorrain Fibres. Plus d’une trentaine d’entreprises en ont bénéficié depuis trois ans et sont parvenus à valoriser leur démarche sur leurs marchés respectifs. Ainsi, le mulhousien Alfa Fernorm, spécialisé dans la menuiserie industrielle, a réussi à développer une offre spécifique et désormais reconnue pour les bâtiments basse consommation (BB C ). Le fabricant de meubles alsacien Cedam a, lui, conçu des en sembles modulaires de salles de bains pour personnes à mobilité réduite. Toutes ces success-stories ont un point commun : l’engagement des chefs d’entreprise et leur besoin de reconnaissance par les parties prenantes. Serge Clerens, le directeur de production de la société Shem (environ 80 millions de chiffre d'aff aires, 300 salariés), une filiale de production d'énergie hydroélectrique de GDF Suez, basée dans le grand Sud-Ouest, qui a obtenu le label Lucie en 2010, n'en démord pas : « Il ne faut pas craindre la notoriété naissante des écolabels. La p r é c o c i t é, l'an t é r i o r i t é dans ce domaine, voire une certaine part d'élitisme, sont finalement des gages de sincérité qui sont salués un jour ou l'autre par les différents publics internes et externes de l'entreprise. »
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