Après les conseils régionaux et les agglomérations, les syndicats départementaux d'énergie avancent à leur tour un pion sur l'échiquier de la mobilité électrique. Avec l'Indre-et-Loire, la Vendée est le département le plus en pointe. Le Sydev (Syndicat départemental d'énergie et d'équipement de la Vendée) vient ainsi de boucler son schéma de déploiement de bornes de recharge pour véhicules électriques. Au programme, l'installation de 350 bornes publiques, soit une pour 1 800 habitants, est prévue d'ici à 2016. « L'attente des communes est forte, mais inutile que chacune d'elles ait sa borne, indique Nicolas Gente, chargé de mission développement et innovation au Sydev. Pour commencer, La Roche-Sur-Yon, Les Herbiers, Challans ainsi que des communes du bocage et de la côte seront équipées. Puis, à terme, elles seront 191 à l'être. Une première enveloppe de 750 000 euros est prévue. Mais à raison de 9 500 euros la borne de recharge normale, il faut compter au total plus de 3 millions d'euros. » Heureusement, une aide de l'Ademe existe, à partir de 400 000 euros de dépenses éligibles, pour les conseils généraux. Attentive aux critères fixés par l'Agence, la Vendée devrait sans peine la décrocher. « Les bornes doivent être accessibles et le projet ne doit pas être porté par un acteur privé », rappelle Sophie Garrigou, responsable du programme Véhicules du futur à l'Ademe. En Vendée, une fois l'appel d'offres public émis, les premières bornes seront installées dès Noël. Pour ne pas s'arrêter en si bon chemin, le Sydev entame en parallèle un projet de modernisation de son réseau local de distribution de l'électricité. « Le lien entre les deux projets, c'est que les véhicules électriques, surtout si nous installons quelques bornes de recharge rapides et donc plus puissantes, vont représenter une charge supplémentaire sur le réseau, que nous devons adapter », éclaire Nicolas Gente. Baptisé Smart Grid Vendée, ce projet copiloté avec ERDF associe six autres partenaires, dont RTE, Legrand et Cofely-Ineo. Doté jusqu'à fin 2017 d'un budget de 28 millions d'euros (dont 9,5 millions apportés par l'Ademe), il vise à apporter plus d'« intelligence », de flexibilité et d'automatisation au réseau. Exemple : des capteurs télécommandés vont être installés sur 100 bâtiments publics pour suivre leurs consommations. Pour gérer ces dernières en temps réel et les décaler lorsqu'elles s'accumulent trop à la pointe, les centrales photovoltaïques, les parcs éoliens du département et six postes sources d'ERDF sont dans la boucle de l'expérimentation. Qui devrait déboucher sur du concret, notamment un outil d'aide à la décision sur lequel d'autres départements pourront à leur tour s'appuyer. l