Moins houleuse qu'au plan fiscal, l'entente franco-suisse a débou­ ché en mars dernier, après accord de Bruxelles, sur une conven­ tion bilatérale entérinant le chantier de la liaison qui reliera d'ici à 2019 Genève et Annemasse (Haute-Savoie) en vingt minutes, sans changer de train comme c'est le cas actuellement (en une heure et quinze minutes). Outre une ligne de 16 km à créer, financée aux trois quarts par la Suisse, le défi consiste à harmoniser le système de signalisation et à trouver des trains capables d'emprunter les deux réseaux de traction électrique. Côté suisse, on conçoit comme vitale cette liaison. Comparée à un RER, elle désengorgera les routes à l'échelle de l'agglomération lémanique et représente un premier pas vers un plus large réseau qui maille ra à terme le bassin de vie Genève-Annemasse. Côté SNCF, le président Guillaume Pepy se félicite que « la frontière ne fasse plus obstacle à la circulation de ces trains qui accueilleront au quotidien 50 000 passagers ». Si des travaux de percement ont commencé de l'autre côté de la fron­ tière, ils butent sur la géologie. Côté français, ils débuteront l'an prochain. Reste à commander les quarante-deux rames. « Avec les partenaires helvétiques, les Chemins de fer fédéraux (CFF) et la SNCF, les premiers tours de table commencent », dévoile-t-on prudemment à la Région Rhône-Alpes. Juridiquement, c'est un casse-tête car les procé­ dures d'appel d'offres diffèrent. D'ici à la fin d'année, une société commune SNCF-CFF, à majo­ rité suisse et basée à Genève, sera créée pour gérer ce réseau transfrontalier.