Conçu dans le cadre d'un appel à manifestation d'intérêt de l'Ademe, le projet Bretagne mobilité augmentée, BMA, mobilise une trentaine d'institutions, collectivités et entreprises représentatives des grands secteurs d'activité du territoire. « Elles ont soumis à expérimentation dix-neuf lieux où de nouvelles solutions de déplacements, à raison de deux ou trois actions par site, seront testées d'ici à 2015 », indique Fanny Dufour, chef de projet BMA. C'est depuis un centre de recherches de l'université de Rennes que cette ingénieure et docteure en psychologie sociale pilote ce programme d'accompagnement crédité d'un budget de 12 millions d'euros (un tiers provient des fonds du Grand Emprunt). Un projet motivant, car tourné vers l'action. « Et surtout l'expérimentation : nous ne nous prétendons pas experts en mobilité, mais testons, évaluons des solutions sur de petits périmètres en vue d'une reproductibilité, d'un déploiement à grande échelle. » Sur le campus de Bruz (Ille-et-Vilaine), deux actions débutent ainsi à la rentrée : un système d'auto-stop organisé – bon complément au bus et au covoiturage – et la livraison collective de courses sur le campus. « Ces solutions é manent de groupes de travail et d'enquêtes de terrain accompagnées par nos soins », explique Béatrice Feltmann, directrice du cluster de services aux entreprises Eco Origin. Les 6 000 étudiants souvent non motorisés et les 1 000 salariés du campus qui, eux, généralement le sont, s'entraideront à partir de quatre arrêts matérialisés par une signalétique, implantés à des points stratégiques pour aller du campus au centre-ville ou vers Rennes. Pour générer de la confiance, le conducteur arbore un macaron et l'auto-stoppeur une carte, tous deux obtenus auprès de la mairie. Autre action : après accord avec un supermarché, un point de livraison hebdomadaire de produits frais sera ouvert en octobre sur le campus. « Cela évitera des centaines de déplacements inutiles vers le centre. » Dans les cartons aussi, un projet de location de vélos sur le campus « plus difficile à mettre en place ; il sera plus simple d'instaurer une bourse aux vélos d'occasion ». Ailleurs, le vélo à assistance électrique (VAE) séduit : dans le cadre de BMA, une soixantaine de VAE sont prêtés à un prix attractif à des employés comme ceux du réseau régional de la Caisse d'épargne. À Lannion (Côtes-d'Armor), de la location de voitures en autopartage est testée depuis mai auprès de touristes et d'habitants dans le besoin. « Car la mobilité, c'est aussi du lien social », explique Fanny Dufour, qui cite une autre action fraîchement lancée, le « mamybus », dans le Pays d'Aubigné (Ille-et-Vilaine). « Cette navette financée par de la publicité locale permet aux personnes âgées d'aller faire leurs courses au bourg ou au supermarché. » Du transport à la demande donc, à un détail crucial près : « Ce sont les usagers qui ont élaboré le trajet et les horaires. Si bien que cela fonctionne très bien ».