mobilitÉ Covoiturage et autopartage accélèrent Promises à un bel avenir, les start-up du covoiturage et de l'autopartage se démultiplient et recrutent plein pot. Une accélération récente, due à leur mutation en fleurons de l'économie collaborative. Il y a quinze ans, les deux secteurs relevaient de quelques pionniers engagés, partis depuis exercer dans d'autres domaines ou ayant fait mûrir leurs structures au point de les rebaptiser : France-Autopartage devenu Citiz, Voiture & Co transformé en Wimoov… Preuve qu'ils n'ont pas prêché dans le désert, d'autres entrepreneurs, certes un peu moins associatifs dans l'âme et plus portés vers les affaires, leur ont emboîté le pas en intégrant les sauts technologiques. Si bien que jeunes pousses et pionniers cohabitent sur un marché qui se complexifie et se ramifie, où chacun défend sa particularité, mais où les profils recherchés sont peu ou prou les mêmes. « Nous sommes spécialisés sur le covoiturage domicile-travail, illustre Hugo Simon, directeur marketing de Wedrive. Nous sommes une dizaine et, après avoir embauché un administrateur système, un directeur technique et un développeur Androïd, nous recruterons l'an prochain pour le support client et l'animation commerciale. » PSA Citroën vient de monter à hauteur de 20 % dans le capital de cette start-up d'à peine six ans, y injectant un million d'euros. « Industriels et décideurs ont désormais foi en l'avenir de nouvelles mobilités », poursuit-il. Une évidence qu'attestent deux récents tournants : l'alliance entre la SNCF et Ecolutis pour lancer iDVroom et développer le covoiturage en sortie de gares, et l'exceptionnelle levée de fonds de 73 millions d'euros réalisée par Blablacar (ex-covoiturage.fr, 10 millions de membres). Avec 170 salariés dont une centaine à Paris, ce dernier a grandi plus vite que son ombre. Le poids lourd recrute des profils internationaux pour se déployer à l'étranger (récemment en Russie), de jeunes responsables produits, communication ou RH. L'amélioration de la qualité du service et des procédures (panne, litiges, gestion des assurances couvrant le trajet) génère d'importants besoins en interne. En face, son plus timide concurrent Carpooling, piloté depuis Munich, ne prévoit pas d'embauches en France, mais réfléchit à l'intérêt d'y ouvrir un bureau. Autres faits marquants : la percée à Paris du géant américain Zipcar, filiale de l'auto-partage d'Avis, et l'arrivée de petits nouveaux comme Wattmobile (libre-service de petits véhicules électriques), qui embauche à Aix-en-Provence et dans ses agences en gares. Dernière niche notable, celle du partage-location de voitures entre particuliers. Deux jeunes pousses se disputent les besoins en matière grise : Drivy (ex-Voiturelib), qui vient de lever 6 millions d'euros et veut se développer en Europe, et OuiCar (ex-Zilok Auto), tout juste déménagé pour héberger sa vingtaine de salariés. Sa fondatrice, Marion Carrette, vise une dizaine d'embauches. « Plus le service croît, plus chaque poste se spécialise, au marketing par exemple, et plus le nombre d'usagers à accompagner mobilise des forces vives », conclut-elle. l