Première source d'énergie renouvelable, avec 25 GW de puissance installée et près de 14 % de l'électricité produite, l'hydroélectricité, cette discrète pourvoyeuse d'emplois fait directement vivre 10 800 personnes, selon l'Ademe. Autant que l'éolien. Son vivier d'emplois est plus concentré, en l'occurrence en Rhône-Alpes, Paca, Alsace et Midi-Pyrénées. À la CCI de l'Aveyron, un département équipé d'une centaine d'installations, on croit fort à son développement, mobilisant déjà 200 agents d'EDF, « sans compter les emplois indirects dans les entreprises qui entretiennent et modernisent ces installations parfois très anciennes ». les vannes du recrutement s'ouvrent au gré des tranches de travaux actées, plus souvent pour de la maintenance. Chez EDF, qui pilote plus de 400 centrales et emploie 5 600 salariés, ce sont les groupements d'exploitation (GEH) qui étoffent leurs équipes. Au GEH Aude-Ariège, on est sur le qui-vive pour remettre à flot les centrales des vallées d'Ax et du Vicdessos, avec à la clé 90 millions d'euros investis. Tout comme dans les Ardennes où autant a servi à rénover la centrale de Revin. À la tête du GEH Écrin-Vercors, Stéphane Toletti ajoute que, sur les 280 employés de sa structure, « une cinquantaine ont été recrutés ces trois dernières années pour les volets ingénierie et maintenance ». Il table encore sur une dizaine d'embauches, dont des ingénieurs exploitation contrôlant la maintenance d'un ou plusieurs ouvrages. Deux fortes préoccupations du secteur : le transfert de connaissances entre anciennes et jeunes recrues, et la mobilité géographique, souhaitée pour des chefs de projet amenés à superviser des missions à l'étranger, parlant anglais voire espagnol, par exemple chez Artelia (ex-Sogreah). Les profils de chargés d'affaires hydrauliques et d'ingénieurs du génie civil polyvalents, touchant au commercial et même au conseil, sont prisés des bureaux d'études et cabinets d'ingénierie comme Naldeo et Hydro-M. Mise aux normes ichtyocompatibles et multiplication des passes à poissons ont aussi généré des besoins. « Nous avons grossi en peu de temps », confirme Antoine Legault chez Fish Pass. Chez Voies navigables de France, les directions territoriales recrutent de cinq à dix agents d'exploitation par an en moyenne, notamment pour entretenir écluses, digues et barrages. Principaux besoins sur l'Aisne, la Meuse, l'Yonne, avec au moins 70 ouvrages concernés. En tout, VNF en posséderait une centaine à rénover. D'autres appels d'offres sont donc attendus.