L'expérimentation de livrai­ sons nocturnes à Lyon, lancée en juin 2014 sous l'égide du Club Demeter et de la Métro­ pole, s'est achevée, fin mars, sur un bilan positif. « Seules, nos entreprises n'auraient rien pu faire, assure Emmanuel de Bienassis, délégué régional de la fédération Transport logistique de France (TLF). Cela a fonctionné car les enseignes étaient moteurs dans le projet. » Le test réunissait, en effet, grandes enseignes (Casino, Carrefour, Mc Donald's, Picard, Monoprix et Pomona), les transporteurs et leurs fédérations, l'obser­ vatoire Acoucité, le pôle de compétitivité LUTB et l'asso­ ciation Certibruit qui labellise les points de livraison réduisant leurs impacts sonores (chan­ gement de portes, création d'un trottoir-bateau…). Selon les points de vente, les livrai­ sons ont eu lieu entre 4 h 30 et 6 heures, ou entre 22 heures et 2 heures, avec un matériel aux normes Piek, une norme née aux Pays-Bas et désormais répandue, qui impose un niveau sonore maximum de 60 dB, celui d'une conversation. Dans ce cadre, les conducteurs ont été formés à livrer silencieu­ sement (manutention particu­ lière, arrêt de la radio, etc.). De fait, aucune plainte de riverain n'a été enregistrée. En atten­ dant des résultats consolidés, les participants constatent déjà une augmentation moyenne de la vitesse commerciale de 15 %. Quant à la baisse des émis­ sions de polluants, elle s'éche­ lonne entre 18 et 31 % selon les solutions testées (huiles de friture usagées, production de froid alternative…). Le taux de remplissage des camions n'a pas été systématiquement amélioré. « Il faut multiplier les points de livraison concernés pour en assurer la viabilité économique », estime Thierry Allègre, directeur support aux opérations de Martin-Brower, transporteur historique de Mc Donald's.