Pour se conformer aux normes environnementales américaines, ce sont 11 millions de véhicules à moteur Diesel équipés d'un logiciel détectant les tests de mesure des émissions pour en fausser les résultats qui ont été mis sur le marché par Volkswagen, de l'aveu même du fleuron de l'industrie automobile allemande. Ce scandale, du plus mauvais effet à moins de 80 jours de la COP 21, a provoqué un séisme en Allemagne, aux États-Unis, et en Corée du Sud, pays qui a importé 59 000 modèles équipés du logiciel truqueur. Il ne manquera pas d'avoir des retombées en Europe. Interrogée sur les intentions de la Commission, Lucia Caudet, porte-parole, a estimé que l'institution européenne souhaitait «aller au fond des choses » et était en contact avec les autorités américaines. « Nous suivons de près l'enquête aux États-Unis et en Allemagne. Il est prématuré pour nous de tirer des conclusions. Nous prenons les choses très au sérieux. Nous le devons aux consommateurs et à l'environnement. Nous devons être certains que les limites d'émissions soient respectées. Nous allons en discuter avec les États membres », a-t-elle assuré. Une réunion est sur le point d'être organisée avec les autorités nationales responsables de la procédure d'approbation de type des véhicules, a-t-elle indiqué. « À partir de l'an prochain, de nouvelles procédures permettront de mesurer les émissions non pas en laboratoire mais en conditions réelles de conduite », a-t-elle assuré, en précisant toutefois que, dans l'affaire Volkswagen, «ce n'est pas un problème de règles mais de violation des règles ». Les révélations de l'Agence américaine de protection de l'environnement sont intervenues à la veille du vote, en commission de l'environnement du Parlement, sur la mise à jour du règlement européen sur les normes EuroV/EuroVI limitant les émissions polluantes des véhicules routiers. Elles ne pouvaient pas mieux tomber, pour mettre au jour des pratiques connues de longue date dans l'UE, soulignent les Verts/ALE au Parlement européen . « Notre groupe demande de longue date l'amélioration des procédures de test des voitures pour qu'elles reflètent au mieux les émissions réelles et la consommation effective de carburant », a déclaré l'Allemande Rebecca Harms. Les Verts/ALE ont d'ailleurs déposé un amendement en vue de garantir des règles de l'UE bien définies sur la procédure de test des émissions, fondée sur les conditions réelles de conduite. Cet amendement fait partie d'un compromis commun à plusieurs groupes. La Commission européenne, pour sa part, a fait une proposition distincte visant à adapter la procédure de test par procédure de comitologie, proposition que les États membres tentent actuellement de diluer. Depuis des années, Transport And Environment (T&E), une organisation promouvant les transports propres, répète à l'envi qu'en raison de failles dans les tests de l'efficacité des carburants exploitées par les constructeurs, il y a un fossé entre les chiffres déclarés par l'industrie automobile et la réalité sur la route. C'est la raison pour laquelle la Commission veut introduire en 2017 la nouvelle procédure d'essai définie par l'ONU censée refléter au mieux les conditions réelles de conduite. La Présidence du Conseil espère que ce "deuxième paquet" sera adopté en fin d'année.