C'est une première étape vers la création d'une station-service multi-énergies. La Communauté d'agglomération de Sarreguemines Confluences (Casc), en Moselle, a officiellement mis en service une station de recharge d'hydrogène. « Il s'agit de la première station de recharge pour véhicules de France permettant de produire sur site et à la demande de l'hydrogène à partir d'énergies renouvelables pour une mobilité durable », promeuvent par communiqué les partenaires du projet.Du gaz naturel carburantCette station est le résultat de deux ans de travail dans le cadre du projet FaHyence. Il est porté par EDF, Eifer, McPhy et Symbio. Eifer est un institut de recherche dans l'énergie créé par EDF et l'institut de technologie de Karlsruhe. McPhy et Symbio sont deux sociétés françaises spécialisées dans l'hydrogène. A terme, le projet vise à créer « une station-service multi-énergies permettant aux usagers de recharger les véhicules électriques à l'électricité ou à l'hydrogène produit sur place ». La fourniture de gaz naturel carburant est aussi envisagée.Vingt-cinq recharges quotidiennesPour l'instant, c'est donc l'hydrogène qui ouvre la voie. McPhy a développé un système de production d'hydrogène d'une capacité de 40 kg/jour, avec un électrolyseur et un dispositif de commande déclenchant automatiquement la génération d'hydrogène. Il assure la disponibilité en continu de l'équipement pour 25 recharges par jour à 350 bars. De son côté, Symbio a fourni dix véhicules de type Renault Kangoo équipés d'une batterie de 22 kWh et d'une pile à combustible de 5 kW. La pile à combustible sert de prolongateur d'autonomie et recharge en temps réel la batterie. Elle double l'autonomie du véhicule, qui passe ainsi de 150 à 300 km. Les dix véhicules ont été livrés « à différents utilisateurs publics et privés qui utilisent désormais l'hydrogène pour leurs activités professionnelles quotidiennes ».Des certificats d'origineLes partenaires annoncent une production d'hydrogène sur site à la demande à partir d'énergies renouvelables. En fait, l'hydrogène est bien produit sur place par électrolyse de l'eau, mais à partir de l'électricité du réseau. Un système de pilotage est censé s'assurer que les électrons sont sous-tirés pendant les pics de production d'énergies renouvelables et en dehors des pics de consommation. « EDF fournit également la station en électricité verte garantie par des certificats d'origine », précisent les partenaires du projet. C'est-à-dire qu'EDF s'assure qu'une quantité d'électricité équivalent à la consommation de la station a été produite ailleurs à partir de sources renouvelables.Ce projet s'inscrit dans le cadre du projet européen H2ME, qui vise à déployer 29 stations-services à hydrogène et 300 véhicules d'ici à 2020.Thomas Blosseville