La France doit rattraper son retard sur le déploiement de bornes de recharge publiques pour les véhicules électriques. L’étude du Conseil International pour un Transport Propre (ICCT) détaille les besoins de recharge pour six catégories de chargeurs : privés au domicile, au dépôt et sur les lieux de travail, et publics normaux, urbains rapides et autoroutiers rapides, en fonction de quatre catégories de véhicules (voitures particulières, taxis, véhicules de transport avec chauffeurs et véhicules utilitaires légers).
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Un déploiement intensif
Le nombre de chargeurs publics installés en France à la fin de 2020 représente 8,6 % des besoins envisagés en 2030. Pour les chargeurs rapides publics, ce pourcentage s’établit à 12,7 % des besoins estimés à cette échéance. « Seule une approche intensive de l’expansion du réseau de recharge peut combler l’écart entre le nombre de sites de recharge actuels et le nombre nécessaire », fait savoir l’ICCT.

Ce déploiement intensif permettrait à la France de se rapprocher de son objectif de sept millions de bornes de recharge d’ici 2030. Atteindre l’objectif gouvernemental « mettrait le pays en vue des 7,3 millions nécessaires, dont proche de 450 000 chargeurs publics, pour atteindre 100 % des ventes de véhicules neufs électriques dès 2035 », note Marie Rajon Bernard, chercheuse associée à l’ICCT et l’une des auteures de l’étude.
Zones rurales et urbaines
L’analyse prend également en compte les besoins de recharge territoriaux, en tenant compte de la variation des ressources financières dont disposent les régions afin de répondre aux besoins futurs. Il en ressort que les zones urbaines ont besoin de la plus grande augmentation des sites de recharge publics. Cela s’explique en partie par « leur accès plus faible que la moyenne à la recharge à domicile ».
Les zones rurales françaises devraient aussi augmenter de façon significative, les sites de recharge publics et privés. « En effet, ce sont elles qui connaîtront la plus forte augmentation proportionnelle de véhicules électriques sur les routes dans les années à venir », estime l’étude.
Les besoins en électricité
Par ailleurs, l’étude mentionne la croissance de la demande d’électricité qui sera stimulée par l’augmentation du parc de véhicules électriques. Les besoins prévues pour les véhicules électriques en 2030 ne représenteraient que 4 % de la demande d’électricité globale de la France en 2020, soit 439 térawattheures.
« Cette demande supplémentaire pourrait être compensée jusqu’en 2026 par les économies réalisées dans le secteur du bâtiment grâce à la loi énergie-climat », précise le rapport.