Aujourd’hui, le discours est unanime : la filière du transport est plus que jamais consciente de son impact sur l’environnement et réaffirme sa volonté de réduire ses émissions. L’utilisation de la voiture individuelle a l’impact le plus fort du secteur, provoquant 54% des émissions de gaz à effet de serre (GES). De leur côté, les professionnels du transport qui génèrent, eux aussi, des émissions[1] s’engagent à continuer de les limiter.
La transition énergétique n’est pas nouvelle pour la filière
Dès les années 1990, le secteur commence sa transition, d’abord énergétique. Les entreprises du transport, alors touchées par la crise économique, veulent réduire leurs charges liées à leurs achats de carburants, leur 2nd poste de dépenses. Puis, le changement climatique s’intensifiant, la profession est rapidement pointée du doigt au regard de son impact sur l’environnement, alors qu’elle n’a pas moins de conscience écologique que les autres. C’est pourquoi, dès les années 2000, les acteurs de la filière débutent une transition écologique, cette fois encore plus active, et démontrent ainsi les efforts qu’ils déploient au quotidien pour assurer leur pérennisation et le respect de l’environnement.
Afin d’unifier la démarche des différents acteurs de la filière, à la fin des années 2000 naît le dispositif Objectif CO2, suivi de FRET21 en 2015 : leur déploiement s’amplifie en 2018 par le Programme EVE, aujourd’hui porté par l’ADEME, Eco CO2 et les organisations professionnelles du secteur (AUTF, CGF, FNTR, FNTV, OTRE, Union TLF). En 2019 le Programme s’enrichit du dispositif EVcom à destination des commissionnaires de transport. Le Programme EVE bénéficie du soutien du Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires et du Ministère de la Transition énergétique. Il est financé par les fournisseurs d’énergie dans le cadre du dispositif des Certificats d’Économies d’Énergie.
Des alternatives pour réduire les émissions de GES existent, des sanctions aussi
S’il est évident que la démarche d’adoption d’un comportement sobre en carbone doit être globale, l’approche incitative est préférable à l’approche punitive. Des alternatives existent déjà, comme celles proposées par le programme EVE, mais il reste des solutions à trouver pour remplacer certaines habitudes. Tout ceci a un coût et certains acteurs ne peuvent les déployer aussi rapidement, surtout lorsqu’ils ont été extrêmement fragilisés par la crise pandémique et, maintenant, par la crise énergétique. Lorsque l’entreprise est en grande difficulté et qu’elle est menacée, ses priorités se reportent naturellement sur les conditions de survie immédiate. Il est préférable de les accompagner dans une transition progressive que de les sanctionner pour des engagements non tenus à court terme.
En parallèle, l’article 139 de la Loi Climat et Résilience adopté en 2021, incite les entreprises à continuer de s’inscrire dans une dynamique vertueuse : à partir de 2025, l’Etat sanctionnera les entreprises de transport, en cas de défaut d’information GES relatif à leurs trajets effectués sur le territoire français. La plateforme d’échanges de données environnementales du programme EVE permet de faciliter la transmission des données environnementales entre transporteurs, commissionnaires de transport et donneurs d’ordre et de respecter cette obligation.
Dans un contexte de sobriété énergétique, l’ensemble des acteurs de la filière s’évertue à faire de son mieux pour décarboner leurs activités car l’effort doit être collectif. Depuis plus de 30 ans déjà, toute la filière tâche d’être la plus respectueuse de l’environnement possible tout en relevant le challenge de satisfaire les besoins des Français. Le transport est essentiel dans l’économie de notre pays et ne peut être ni remplacé ni supprimé.
Un engagement sur 3 ans et une réduction de 10% en moyenne des émissions de GES
Le programme EVE est un dispositif qui a été pensé par et à destination des acteurs du transport. Dans une dynamique vertueuse et commune, il propose une méthodologie personnalisée et des outils pour que la transition énergétique soit à la portée de chaque entreprise qui souhaite s’engager, selon ses contraintes et ses objectifs. De manière volontaire et proactive, les sociétés de transport améliorent leur bilan environnemental et prouvent que le changement est possible. Actuellement l’engagement moyen de toutes les entreprises qui s’engagent est au-dessus de 10% et nombre d’entreprises dépassent même cet objectif au bout de leurs 3 années d’engagement, ce qui, à l’échelle nationale, représente un gain considérable (1 377 000 tonnes de CO2 réduites chaque année par l’ensemble des entreprises engagées dans le programme EVE).
L’ambition du programme et de toute la filière est de réduire les émissions de 3 millions de tonnes de CO2 chaque année et de continuer à valoriser les engagements de la profession, notamment au travers des labels. Parce que la décarbonation du transport passe aussi par une prise de conscience du grand public en ce qui concerne ses propres modes de déplacement, les modes de transport des marchandises et les délais de livraison, nous y avons tous notre part de responsabilité.
Face à l’urgence climatique, c’est toute une filière qui est engagée en faveur de l’environnement. Associée à une prise en compte de chaque citoyen, le secteur des transports pourra continuer à assurer nos approvisionnements tout en luttant à son échelle contre le changement climatique.
1 Proportions des émissions de GES du secteur des transports : 54% : véhicules particuliers, 18% : poids lourds (PL), 19% : véhicules utilitaires légers (VUL), 6% : fluvial, aérien et ferroviaire confondus et 3% pour les autres véhicules terrestres. Chiffres CITEPA 2020.