L’Alliance rassemble les acteurs publics et privés de la mobilité routière. L’objectif : constituer une plate-forme pluridisciplinaire d’échanges et d’actions et travailler en lien avec les pouvoirs publics.
Dans le prolongement de l’appel à accélérer la décarbonation du transport routier qu’ils avaient conjointement initié le 18 juin 2023, François Gemenne, co-auteur du rapport du GIEC, Patrice Geoffron, Professeur d’économie à l’Université Paris-Dauphine, et Géraud Guibert, Président de la Fabrique écologique, annoncent la création de l’Alliance pour la décarbonation de la route.
Constituant une plate-forme pluridisciplinaire d’échanges et d’actions, l’Alliance a vocation à travailler en partenariat avec les pouvoirs publics pour concevoir et mettre en œuvre les solutions de décarbonation les plus efficaces afin de réussir la transition écologique et énergétique des mobilités.
Elle réunit un large spectre d’acteurs des mobilités routières, publics comme privés : universitaires, collectivités territoriales, associations et entreprises (opérateurs de mobilités, gestionnaires d’infrastructures, constructeurs automobiles, transporteurs, groupes d’ingénierie, startups…).
Développer les technologies existantes
Pour accélérer la dynamique, il convient d’agir tant sur les technologies (électrification, gains d’efficience, préservation des ressources naturelles...) que sur les usages (taux d’occupation accru, réduction des distances...), afin de contribuer à une trajectoire de décarbonation viable socialement et économiquement. Des solutions concrètes existent, souligne les créateurs de l’Alliance : électrification du parc automobile et du parc de poids lourds, amélioration continue du mix énergétique pour le transport routier de marchandises, déploiement massif des bornes de recharge pour véhicules électriques, installation de stations de distribution de biocarburants, de bioGNV et d’hydrogène, préfiguration de routes électriques pour poids lourds, incitation orchestrée à la sobriété, au covoiturage, à l’autopartage et au transport collectif routier, développement des lignes de car express et lignes de covoiturage express, adaptation agile des infrastructures et des services à la multimodalité, production programmée d’énergies renouvelables le long des réseaux routiers et autoroutiers, etc.
Le rôle de l’Alliance sera aussi d’impulser, de coordonner et d’encourager l’adoption par les usagers de la route de comportements écoresponsables, à grande échelle.
« La route est le premier secteur émetteur de CO2 en France et les politiques publiques peinent à engager sa décarbonation depuis des décennies, a détaillé Patrice Geoffron, professeur d’économie à l’Université Paris-Dauphine. Il est grand temps d’agir car le coût de l’inaction est massif : échouer à réduire les émissions de 30% d’ici 2030, impliquerait d’importer et de brûler 100 milliards d’euros de pétrole en plus... Il est impératif d’engager l’ensemble de l’écosystème des transports ».