Les véhicules hybrides rechargeables (VHR) sont une impasse technologique et environnementale qu’il est grand temps de reconnaître. Leur promesse d’une transition en douceur vers la mobilité électrique s’est révélée illusoire et a masqué leur impact réel sur l’environnement, développe dans cette tribune François Gatineau, président de Mobileese. 
 
En raison d’une utilisation insuffisante du mode électrique et d’un recours excessif au moteur thermique par les conducteurs, les émissions réelles de CO2 des véhicules hybrides  sont jusqu’à 3,5 fois supérieures aux chiffres annoncés en raison d’un surplus de poids considérable.
 
La grande illusion 
 
Les véhicules hybrides rechargeables ont connu un succès intéressant auprès des particuliers et surtout des entreprises. Souvent considérés comme le compromis idéal entre thermique et électrique, ce “meilleur des deux mondes” sur quatre roues était supposé réduire les émissions de CO2 tout en offrant flexibilité et autonomie.
 
Mais cette promesse s’est avérée utopique : les Véhicules Hybrides Rechargeables retardent l’adoption de véritables véhicules zéro émission. En faisant croire aux conducteurs qu’ils agissent pour l’environnement, ces véhicules détournent l’attention de solutions réellement durables et freinent la nécessaire transition vers une mobilité 100% électrique.
 
Le surpoids des fausses promesses
 
Les VHR souffrent d’un surpoids considérable : en moyenne 600 kg de plus que leurs équivalents essence et 200 kg de plus que les modèles 100% électriques. Ce poids supplémentaire, dû à la présence de deux motorisations et d’une batterie, augmente significativement la consommation d’énergie, l’usure des composants, et nécessite plus de ressources de plus en plus rares, au détriment des bénéfices écologiques espérés.
 
Dans la pratique, le mode électrique est rarement utilisé de manière optimale. La plupart des conducteurs, en particulier les professionnels, ne rechargent pas régulièrement leur véhicule, privilégiant l’utilisation du moteur thermique. L’usage de la seule carte essence détourne l’envie de recharger et transforme les VHR en simples véhicules thermiques alourdis.
 
Alors qu’un récent rapport de la Commission Européenne⁽¹⁾ révèle des écarts considérables entre les émissions de CO2 annoncées et réelles des VHR (x3,5, soit 139,5 g de CO2 par km, l’équivalent des véhicules 100% thermiques), le nouveau système de test WLTP (Worldwide Harmonised Light Vehicle Test Procedure), appliqué entre 2025 et 2027, plus proche des conditions réelles d’utilisation, mettra en lumière les performances réelles des VHR. Les VHR révéleront leur véritable bilan carbone, remettant en question leur place dans les stratégies de réduction des émissions des entreprises et des constructeurs.
 
Vite, une mobilité véritablement durable
 
Face à l’urgence climatique et aux nouvelles réglementations, une transition rapide vers des véhicules 100% électriques s’impose. Les entreprises doivent abandonner la fausse solution des VHR et investir massivement dans des flottes entièrement électriques.
 
Non seulement cela réduira significativement leur empreinte carbone, mais les préparera également aux futures normes environnementales plus strictes. La transition énergétique dans le secteur automobile ne peut plus se permettre de demi-mesures.