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POLITIQUES

Silence, on construit !

PUBLIÉ LE 1er NOVEMBRE 2007
LA RÉDACTION
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Toute l'information de cette rubrique est dans : Environnement Magazine
Le magazine pour les acteurs et décideurs du développement durable et des métiers de l’environnement.
Sur un chantier, grand ou petit, le bruit est loin d'être la préoccupation première. Pourtant, « confrontés à la double obligation de protéger la santé des travailleurs et de (...) limiter les nuisances envers le voisinage, les entreprises de travaux ont, en théorie, tout intérêt à adopter des méthodes de gestion sonore des chantiers. Il ne faut pas oublier que le maire peut prendre à tout moment un arrêté limitant l'activité sur le chantier pour cause de plaintes des riverains. Dans ce cas, il y a des répercussions immédiates sur l'organisation du travail, sur les délais d'exécution et par conséquent sur les coûts », prévient le Centre d'information et de documentation sur le bruit (CIDB) sur son site Internet. Quelles solutions et comment les mettre en oeuvre ? C'est d'abord au commanditaire des travaux d'imposer ses conditions via sa maîtrise d'oeuvre (lire article précédent). La conception de l'ouvrage et les techniques de construction employées doivent intégrer le critère du bruit. Quand l'utilisation du béton s'impose, l'appel d'offres pourra exiger qu'il soit autoplaçant (BAP). De plus en plus utilisé, le BAP évite le recours à l'aiguille vibrante qui répartit le béton traditionnel dans les coffrages. Il est donc, selon le Centre d'information sur le ciment et ses applications (Cimbéton), « particulièrement adapté à la réalisation d'ouvrages en zones sensibles et aux chantiers en environnement urbain ». Autre possibilité : le recours à des pièces préfabriquées, le plus souvent en... béton. Mais il n'y a pas que le béton dans la vie : « Nous n'excluons pas l'utilisation de briques Monomur pour certains projets de bâtiments de deux ou trois étages », signale Jean-Pierre Hayne, directeur général du promoteur Meunier. Butons à têtes métalliques « Il importe de définir une stratégie technico-économique tenant compte de la sensibilité du site », généralise Jacques Daliphard, directeur d'étude chez Bouygues bâtiment Île-de-France. Dans cette optique, l'entreprise recense actuellement les niveaux sonores des techniques qu'elle emploie sur ses différents types de chantiers (centre-ville, grande banlieue, réhabilitation...). Après l'expérimentation d'une interdiction totale du marteau-piqueur sur le chantier de sa première opération certifiée Habitat et Environnement (lire article précédent), Meunier Habitat a décidé d'en limiter l'usage sur celles qui ont suivi. Un moyen efficace pour inciter les entreprises à prévoir des réservations suffisantes, la solution alternative - le recours à une scie cloche à projection d'eau - revenant très cher. « Nous avons mis au point des butons à têtes métalliques, dévissables, empilables et réutilisables », ajoute par ailleurs Jean-Pierre Hayne. Ces soutiens provisoires sont habituellement chapeautés de béton armé et détruits au marteau-piqueur et au chalumeau. Autre phase particulièrement bruyante : le creusement des fondations. Premières à intervenir sur un chantier, les entreprises concernées essuient souvent les plâtres des plaintes des riverains... Une situation qui a poussé le spécialiste Soletanche-Bachy, récemment acquis par Vinci, à revoir ses méthodes. « Nous privilégions la technique des pieux forés plutôt que celle des pieux battus et utilisons une benne hydraulique couplée à une hydrofraise peu bruyante de notre conception plutôt que de battre les palplanches1 », indique Éric Gastine, directeur adjoint de Soldata, la filiale mesure du groupe (lire article suivant). Cependant, quelles que soient les techniques mises en oeuvre, l'information et la formation de l'ensemble du personnel restent comme toujours indispensable. Coup de gueule du chef « Nous menons un important travail d'explication, à la fois sur le port des protections individuelles et sur les réflexes de citoyenneté : réduction puis suppression de l'utilisation du marteau pour le serrage et le desserrage des étais lors du coffrage et du décoffrage (remplacé par une clé à banches) ; emploi du talkie-walkie pour interpeller le grutier, coup de gueule du chef qui peut être évité... », énumère Jacques Daliphard. Autres points sur lesquels insister : le nettoyage immédiat des outils (bétonnière, truelle...), entretien régulier du matériel et des engins, capotage adéquat des machines, limitation des découpes de matériaux sur place, consignes données aux conducteurs d'engins de déposer et non de gerber les gravats... « Une information en début de chantier ne suffit pas. Il faut la renouveler car les équipes tournent », remarque Jean-Luc Lecoq, ancien président du Groupement de l'ingénierie acoustique (Giac). L'organisation physique du chantier et la planification des tâches ont également toute leur importance. Un exemple parmi d'autres (lire l'encadré ci-dessous) : la mise en place sur le site d'un tracé en boucle ou d'espaces réservés aux demi-tours des engins afin de limiter l'utilisation des signaux de recul. Si cela est impossible, faute de place, la société Cargo track propose une gamme de six avertisseurs de recul « à fréquences mélangées » qui propagent un bruit moins puissant dans une seule direction. Le choix du matériel s'avère en effet également important. À performances équivalentes, le CIDB préfère des engins insonorisés ou électriques plutôt que pneumatiques ou thermiques. Il convient en outre de s'assurer de leur conformité. « Mais attention, prévient Patrick Cellard, du Laboratoire national de métrologie et d'essais (LNE), on dit souvent qu'il faut choisir du matériel homologué. Tout faux ! L'homologation fait référence à une réglementation qui date de 1972. Le matériel récent doit répondre à la directive du 8 mai 2000 dite Outdoor (lire encadré p. 61). » Elle impose des limites de bruit à certains matériels (grues à tours, chargeuses, tombereaux...) et un simple étiquetage à d'autres (découpeurs de joint, camions-malaxeurs...). Marquage CE Les engins conformes à cette directive sont identifiables à leur marquage CE et à une plaque qui indique le niveau de pression acoustique garantie par le fabricant. Lors d'un contrôle (lire article précédent), l'utilisateur doit pouvoir présenter sa déclaration CE de conformité. Autre document indispensable : la notice ! La nuisance d'une machine dépend en effet des conditions de son installation, des réglages choisis, des pièces travaillées... « Les mesures réalisées en laboratoire n'ont pas grand rapport avec la réalité, confirme Daniel Frisch, président de l'Association des acousticiens de l'environnement (AEE). Le matériel actuel, correctement utilisé et entretenu, est beaucoup moins bruyant qu'il y a vingt ans. » La majorité des fabricants n'a cependant pas respecté la deuxième échéance de la directive Outdoor fixée au 1er juin 2006. « La Commission européenne a pris acte de la difficulté des constructeurs et a repoussé cette échéance sine die », nous apprend Pascal Valentin, chef de la mission bruit au ministère de l'Écologie. On l'a cependant constaté, c'est surtout la modification des habitudes de travail qui s'avère efficace. D'où l'intérêt d'une politique globale de réduction des nuisances accompagnée par un Monsieur chantier propre (lire EM n° 1661, p. 63). D'autant qu'un chantier jugé laxiste sur d'autres aspects (propreté, odeur) sera d'avantage perçu comme bruyant...
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