Géothermie profonde + biomasse = la façon originale de trouver les 10 MW nécessaires au chauffage d'un nouveau quartier de plusieurs milliers d'utilisateurs à Rixheim, près de Mulhouse. Pour alimenter sa nouvelle Zac, la communauté de communes de l'Ile-Napoléon (CCIN) s'est remémoré la découverte après-guerre d'une source d'eau chaude dans le sous-sol calcaire du site, où l'on cherchait... du pétrole. « Le tout géothermie s'avérait économiquement irréaliste. Comme nous nous situons au milieu de la forêt de la Harth, la plus grande d'Alsace, nous nous sommes dit : pourquoi ne pas compléter par la biomasse ? » se souvient Jean-François Durand, directeur des services techniques. Le chantier de la chaudière mélangeant plaquettes de bois et écorces démarre en septembre. Elle fonctionnera en solo à sa mise en service en mars prochain, en attendant le résultat mi-2009 du forage exploratoire à - 800 m, voire plus. Sauf mauvaise surprise technique, la géothermie fournira de l'eau à 45 °C, qui suffira à la partie économique de la zone, tandis que la chaudière la portera à 90 °C pour les 150 logements. Une chaudière à gaz sera appelée en renfort en périodes de pointe, pour les grands froids d'hiver et le redémarrage bisannuel du centre nautique. Avant le forage, la facture s'élève déjà à 8 millions d'euros HT. La CCIN possède des moyens très supérieurs à la moyenne, mais le coût n'est-il pas rédhibitoire ? Non, répond le directeur général des services Pascal Chauvy : « L'engagement politique sur ce point a été si fort qu'il n'est plus possible de revenir en arrière ».