Le 24 juillet dernier, le projet de plan d'aménagement et de développement durable de Corse (Padduc), serpent de mer élaboré par le Conseil exécutif de Corse, était rendu public. « Tout le monde est d'accord sur l'idée que l'environnement doit être le levier du développement », lance Roger Pantalacci, directeur de l'Office de l'environnement de Corse. Pourtant, les opposants, notamment le Front uni contre ce Padduc, ne sont pas rassurés. Pas dupes du Padduc ? Moune Poli, coordinatrice du front et élue au conseil économique, social et culturel (CESC) de Corse, précise leur position : « Nous ne sommes pas contre un plan de développement durable. Mais nous refusons celui-ci car il est fondé sur un choix de société qui privilégie le tout-tourisme, une économie contraire au développement durable. » Michelle Salotti, de l'association U Levante, va même plus loin : pour elle, l'objectif de ce Padduc est de rendre le littoral constructible. Elle dénonce notamment « le déclassement d'une centaine d'espaces remarquables naturels, sans justification scientifique ». « Le Padduc a valeur de directive territoriale d'aménagement, mais il n'a pas vocation à déclasser. Et les atlas qui définissent les espaces remarquables n'ont pas de valeur juridique », précise Roger Pantalacci. L'homme rappelle par ailleurs que « le Padduc est un document de travail ». Et, reprenant les propos du président de l'exécutif, ajoute que « c'est un document perfectible ». Une perfectibilité qui ne rassure pas les opposants. Après l'avis favorable émis le 30 septembre par le Conseil des sites, Moune Poli réagissait : « Notre désaccord n'est pas un mouvement d'humeur ! Et nous continuons de l'argumenter. » Le 19 octobre, le CESC de Corse devait donner son avis. Et l'Assemblée voter le 22 octobre. Avant enquête publique.