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POLITIQUES

Quelle organisation pour ouvrir un jardin partagé ?

PUBLIÉ LE 1er JUIN 2009
LA RÉDACTION
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Un jardin partagé, c'est un jardin conçu, construit et cultivé collectivement par des habitants. Tout le monde se retrouve dans la définition du Passe-jardins, l'association lyonnaise qui relaie en Rhône-Alpes la dynamique lancée par le collectif national des jardins partagés, le Réseau du jardin dans tous ses états. Créé à la fin des années 1990 par des militants inspirés par le modèle québécois, le réseau français cherche à créer du lien social entre habitants d'un quartier (familles, public d'insertion sociale) avec le jardin comme projet. « Nous cultivons avant tout un état d'esprit participatif », analyse Gilles Roux, de l'association Ville mains jardin qui a créé en 2005 le Poireau agile dans le Xe arrondissement de Paris. Et, depuis quelques années, de Bordeaux à Toulouse en passant par Paris, Marseille, Lyon ou Brest, le réseau s'étoffe et des jardins sont plantés en peu partout. Certains durent, d'autres sont éphémères. « Les jardins naissent, meurent, prennent des formes non identifiées, du fleurissement de trottoirs à Lyon au parc public potager de Monlong, à Toulouse. Mais tous adhèrent à des valeurs communes, gestion collective et respect de l'environnement », observe Éric Prédine, de l'association SaluTerre, qui a participé à la naissance du collectif. Pour investir un lieu dans la ville - site délaissé, pieds d'immeubles ou parcelles intégrées à un jardin public, il faut du temps, au moins un an en moyenne. « Plusieurs paramètres entrent en jeu. Entre la localisation d'un terrain qui s'y prête techniquement, sans problème de voisinage, le temps de rassembler des jardiniers volontaires et la saison aussi, on ne va pas ouvrir en hiver. Mais c'est une période importante pour la maturation du projet », souligne Céline Le Bihan, de l'association Vert le jardin, l'antenne bretonne du collectif. Passage obligé pour les porteurs du projet, se constituer en association ; les collectivités ne prêtant leurs terrains qu'à des personnalités morales. Les déclinaisons sont ensuite plus locales. À Brest, la communauté urbaine a souhaité que ce portage soit assuré par une structure sociale de quartier. « Ce choix nous permet de conserver les mêmes interlocuteurs dans la durée et de fiabiliser notre suivi des jardins », explique Yves Guéguen, à la direction des espaces verts de Brest Métropole Océane. Contrairement à Lyon où le Passe-jardins peut endosser temporairement ce rôle. « Nous sommes des passeurs au sens littéral. On stimule la dynamique et on passe le relais aux habitants », résume Catherine Creuze, responsable de l'association. Certaines collectivités vont jusqu'à pérenniser cette relation. Brest a fait de Vert le jardin son relais officiel en 2006 via une convention intégrant une charte de bonnes pratiques (pas de phytosanitaires, pas de clôtures hautes...) et une aide de 25 000 euros par an. « Nous accompagnons la création des projets au niveau technique, mais nous n'avons pas vocation à animer le réseau. D'où l'intérêt de passer par un acteur ayant cette expérience », souligne Yves Guéguen. Dans les communes engagées, le service espaces verts livre un terrain prêt au jardinage. Ce qui inclut grosso modo la préparation du sol, l'achat de clôtures, l'installation d'un point d'eau et d'une cabane de jardin. À Paris, qui compte 49 jardins partagés, c'est la cellule Main verte créée en 2002 à la direction des espaces verts qui gère le dossier ; deux responsables de la division de l'éducation à l'écologie urbaine suivent les dossiers en amont et deux autres assistent les activités sur le terrain (appui horticole, problème technique). À ce niveau, Paris se démarque par une forte implication dans l'animation de son réseau avec l'organisation de café-jardins, de trocs... Alice Le Roy, chargée de mission auprès de Fabienne Giboudeaux, l'adjointe chargée des espaces verts, s'en explique. « Nous avons opté pour une vraie politique municipale des jardins partagés. En échange de la mise à disposition gratuite des parcelles, les associations s'engagent à respecter notre charte, notamment en matière de gestion écologique (absence de produits chimiques, développement du compost...), d'ouverture au public (nous leur demandons au moins deux demi-journées par semaine - et de communication, via l'affichage du logo main verte. » La capitale noue des conventions de six ans avec les associations, renouvelées tacitement chaque année. « On nous a presque livré un jardin clé en main dans le jardin Villemin. Sa forme, les contours des parcelles, tout y était. Paris a le travers de ses qualités. Avec une direction des espaces verts très compétente en écologie qui assure un suivi efficace des jardins, mais également avec une tendance à limiter la spontanéité des initiatives », observe Gilles Roux. A Brest, un autre problème s'est posé à la commune devant le succès rencontré par les 32 jardins partagés. « Certains ont glissé vers l'attribution de parcelles individuelles - ce qui est le propre des jardins familiaux (ex-jardins ouvriers). Par souci d'équité entre ces deux prestations - une est gratuite, l'autre non - nous leur demandons désormais de conserver une grande parcelle collective », précise Yves Guéguen. Sur le terrain, reste à gérer les outils, les créneaux d'ouverture, à coordonner les bonnes pratiques des adhérents. À Lyon, les broyeurs tournent, à Brest, ce sont les tondeuses. Certains jardins paient l'eau, d'autres créent des puits ou récupèrent la pluie. « Entre les heures de permanence, le respect des consignes de jardinage et le renouvellement des stocks, il y a vraiment une organisation collective à gérer. Il faut apprendre à faire ensemble », souligne l'association Ville mains jardin.
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