Existe-t-il des responsables environnement dans le secteur du luxe ? Tous ceux qui nous ont répondu sont avant tout des responsables du développement durable, s'occupant autant - sinon davantage - de questions éthiques et sociales que de questions environnementales. « Je suis chargée de la responsabilité d'entreprise, cela inclut les dimensions éthiques, sociales et environnementales, explique ainsi Pamela Caillens, chez Cartier. Mais aujourd'hui, nous créons un nouveau poste davantage focalisé sur l'environnement. Le recrutement se fera en interne, car la personne doit connaître parfaitement le métier et notre société. »
Dans l'hôtellerie de luxe, les personnes se consacrant exclusivement à l'environnement sont rares, voire inexistantes. « Je suis directeur administratif et financier, en charge du développement durable, explique Jérôme Schehr, de l'hôtel Fouquet's Barrière, qui vient de recevoir la triple certification Iso 9001, Iso 14001 et SA 8000 (conditions de travail). Nous avons rattaché le développement durable à la finance, puisqu'elle est au coeur des embauches, des achats, de la politique commerciale, si bien que le directeur financier a une vue d'ensemble. » La connaissance du luxe en général, et du secteur dans lequel on travaille en particulier, est primordiale. Inversement, il semble que bien peu de responsables environnement se soient formés spécialement à ce métier. Pamela Caillens a ainsi une formation littéraire et commerciale, ainsi qu'en conseil en management. « Responsable DD dans le luxe reste un poste très ouvert, avec des gens venant de tous horizons : ingénieurs, commerciaux..., remarque-t-elle. Cela apporte beaucoup de richesses, des regards très différents. »
Peu de formations complémentaires également, l'apprentissage se fait en partageant l'expérience des uns et des autres, via des forums, des colloques et autres lieux d'échanges. « Nous sommes arrivés à l'environnement par la chaîne d'approvisionnement : l'extraction des métaux précieux n'était pas irréprochable, explique Pamela Caillens. Nous avons donc créé, avec d'autres industriels, le Responsible Jewellery Council, qui vise à faire progresser toute la filière. Puis nous avons fait de plus en plus en interne : éclairage des boutiques, travail sur le packaging, transports... Au quotidien, notre métier traduit cette diversité : je passe de l'analyse du cycle de vie des emballages à une réunion du Responsible Jewellery Council, puis une rencontre avec une ONG... » Pamela Caillens travaille surtout avec les services d'approvisionnement, le marketing, la direction des achats, la communication, ainsi que la direction des boutiques. De son côté, Jérôme Schehr, avec l'aide du comité DD de l'hôtel, travaille avec les chefs de service de l'établissement : chef de cuisine, DRH, responsable de l'approvisionnement, responsable technique...