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POLITIQUES

2-ÉVALUER LES FOURNISSEURS

PUBLIÉ LE 1er AVRIL 2010
LA RÉDACTION
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Toute l'information de cette rubrique est dans : Environnement Magazine
Le magazine pour les acteurs et décideurs du développement durable et des métiers de l’environnement.
En juillet dernier, le géant américain de la distribution Wal-Mart a marqué un grand coup en lançant une campagne d'évaluation de « l'indice de durabilité » de sa centaine de milliers de fournisseurs. La démarche repose sur un questionnaire à partir duquel les fournisseurs s'autoévaluent sur les volets environnemental, social et éthique de leur production. À terme, cette récolte de données débouchera sur un système de notation. Questionner des fournisseurs sur ces points n'est toutefois pas nouveau. En France aussi, nombre d'entre eux sont interrogés par leurs grands clients, avec des questionnaires pas toujours efficaces. Si bien que le sujet reste d'actualité : comment évaluer pertinemment des fournisseurs parfois débordés et souvent fragilisés par la crise économique ? En ne dissociant pas le « comment » du « quoi », c'est-à-dire réfléchir en amont aux points sur lesquels des questions méritent réellement d'être posées. Par exemple Alcatel-Lucent, un groupe reconnu pour faire progresser l'évaluation des fournisseurs, est représentatif d'une approche « en trois temps », comme d'autres grandes entreprises. Première étape : améliorer la visibilité des risques pris par l'entreprise en termes de RSE. « On le représente sous la forme d'une carte, d'un "risk mapping" fondé sur des critères simples dont on tire un premier bilan par famille d'achats », précise Pierre-Louis Frouein, responsable Corporate social responsibility (CSR) chez Alcatel-Lucent. Avantage de la méthode : elle mobilise généralement bien les acheteurs, parle aux responsables financiers et constitue un bon point de départ pour cerner et poser ses exigences sociales et environnementales. Dans d'autres entreprises, comme PSA Peugeot Citroën, Alstom ou la Société générale, la démarche a permis d'élaborer une méthodologie d'évaluation RSE des fournisseurs, en hiérarchisant au préalable les produits et services dits « à risque » : appareils et machines-outils dont la fabrication exige de redoubler d'attention sur la sécurité et la santé des travailleurs, infrastructures et équipements nécessitant de maîtriser au moins les dépenses énergétiques, prestations de nettoyage, d'emballage ou de sous-traitance à forte nocivité, pratiques anticompétitives dans les chaînes logistiques, etc. « Ce premier travail de ciblage indique donc quels secteurs industriels ou prestations clés sont à évaluer en priorité, par exemple ceux sur lesquels intervient une main-d'oeuvre peu qualifiée ou qui ont recours à beaucoup de produits chimiques », précise Sylvie Margueret, chez Alstom. Deuxième étape : consolider ces constats, en vue d'évaluer les fournisseurs. Ce qui pose à nouveau le problème des questionnaires, dont l'élaboration est loin d'être simple, cette approche documentaire exigeant des compétences et des ressources que la plupart des grandes entreprises ne maîtrisent pas. Or, selon Pierre-Louis Frouein, « ce second niveau d'évaluation est essentiel car c'est en interrogeant une centaine de nos fournisseurs que nous avons récemment pu déceler des carences et des points faibles sur lesquels agir ». Sont ainsi régulièrement cités par les directions des achats le manque d'équité hommes-femmes dans les ateliers de certains fournisseurs, les accidents du travail, les questions de rémunération, de travail forcé, de dialogue social, de discrimination, de bruit et d'hygiène. Pour s'assurer d'une évaluation bien faite, Alcatel a choisi, à l'instar d'une trentaine de grandes entreprises, d'en déléguer la gestion à Ecovadis (voir encadré ci-dessous). Outre-Manche, l'association Sedex fournit un travail comparable, mais plus ciblé sur les pratiques éthiques dans le textile et l'agroalimentaire. Cette approche par filières séduit d'ailleurs nombre d'adhérents, qui préfère une approche collaborative avec des entreprises du même secteur. C'est le cas de Danone, rare entreprise française à en être membre. « Dans la continuité d'un programme RSE, d'une charte d'engagements insérée aux contrats et d'un "risk mapping" que nous avons même fait auditer, nous optimisons le suivi de nos fournisseurs en travaillant avec d'autres grandes sociétés agroalimentaires membres de Sedex, comme Kraft ou Cadbury. Le but est de monter une plateforme permettant à nos fournisseurs de s'autoévaluer sur des critères partagés. Le fournisseur restera propriétaire de ses données et en laissera l'accès aux clients qu'il souhaite », explique Vincent Crasnier, directeur des achats de Danone eaux de France. Cet esprit d'ouverture préside au déploiement de l'outil d'Information pour l'amélioration continue des articles (Iaca), créé par le cabinet Utopies pour Nature & Découvertes. Intégré au site de dialogue entre l'enseigne et ses fournisseurs, il se présente sous la forme d'un questionnaire d'évaluation conçu à partir d'une analyse de cycle de vie simplifiée des produits. Selon son directeur des achats, Jacques Bazet, « il en ressortira d'ici à septembre des notes sur 100 qui donneront aux acheteurs, mais aussi aux fournisseurs, une complète visibilité sur leurs résultats. Ils pourront identifier les axes sur lesquels progresser ». À partir de là s'ouvre un vaste champ d'applications possibles : étiquetage environnemental, intégration de la notation aux critères de sélection dans les appels d'offres, indexation du bonus des acheteurs selon la note obtenue, etc. Troisième étape : l'audit sur site, une prestation coûteuse pour les entreprises. Elles les effectuent donc par petits nombres, soit à partir d'un échantillonnage de fournisseurs identifiés comme à haut risque, soit à l'occasion d'appels d'offres importants sur des familles d'achats à risque (construction, chimie). « Chez L'Oréal, plus de 2 000 audits ont été réalisés, qui s'intègrent à la méthodologie de suivi des fournisseurs et sous-traitants », indique Emmanuel Lulin, directeur de l'éthique de l'entreprise. Autre méthode, très prisée des multinationales : commencer par les fournisseurs clés. Une stratégie adoptée par Alstom pour évaluer les siens essentiellement basés en France, en Allemagne et en Chine. « En 2008, nous avons commencé par nos 86 fournisseurs stratégiques représentant 5 % de notre chiffre d'affaires. À la fin mars, 400 fournisseurs représentant plus de 20 % du chiffre d'affaires auront été évalués et cela continuera », confie Sylvie Margueret. Reste un enjeu crucial : former les auditeurs de terrain à la perception des enjeux relevant du développement durable et non seulement ceux de la qualité, leur coeur de métier.
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