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POLITIQUES

Saint-Priest-sous-Aixe, un village petit mais costaud

PUBLIÉ LE 1er DÉCEMBRE 2011
LA RÉDACTION
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Petite par la taille, grande par les idées. Cette maxime pourrait être celle de Saint-Priest-Sous-Aixe, tant l'engagement environnemental et sociétal de cette commune de 1 600 habitants est exemplaire. Située entre la vallée de la Vienne et le massif forestier des Loges, à quinze kilomètres à l'ouest de Limoges, Saint-Priest a élaboré, début 2010, un Agenda 21 ambitieux, porté par une équipe municipale volontaire et partagé par des citoyens mobilisés. Rien d'étonnant, de fait, à ce que le jury des Rubans du développement durable lui ait décerné le label, le 30 novembre dernier. L'engagement des élus municipaux ne date pas d'hier. Maire de Saint-Priest depuis 2001, Philippe Barry a insufflé dès son premier mandat sa passion pour la nature et sa volonté de la préserver, tout en maintenant un lien économique et social. En 2006, le jeune maire, féru de littérature, lance le salon Lecture nature, où auteurs et lecteurs viennent se rencontrer. Jardinage, randonnée, patrimoine culturel et naturel de la région... Les centaines de livres présentés et les ateliers participatifs attirent les habitants, au point qu'aujourd'hui l'événement annuel accueille jusqu'à 550 visiteurs. Un tiers de la population ! Deux ans plus tard, en 2008, Philippe Barry inscrit Saint-Priest dans une démarche « Zéro pesticides », fait inédit pour une commune du Limousin. Les achats publics de produits phytosanitaires sont dès lors supprimés. « Cette décision n'a pas été sans conséquence pour les employés municipaux. Ils ont dû modifier leurs habitudes de travail, se souvient le maire. Mais finalement, tous ont intégré l'intérêt de la démarche. » La commune se lance, toujours en 2008, dans des travaux de rénovation de l'école, désormais trop petite pour accueillir les nouveaux arrivants. Il s'agit de remplacer un bâtiment obsolète tout en créant deux nouvelles classes, mais pas n'importe comment. Les élus se tournent alors vers un constructeur de maisons en bois, installé dans une commune voisine et lui confient les clés du projet. La première école en bois de Haute-Vienne ouvrira ses portes quelques mois plus tard, avec une consommation électrique réduite de 40 % par rapport aux anciens locaux. « Les enfants voient cette école comme une cabane ! s'amuse Philippe Barry. Et les enseignants apprécient son confort, notamment acoustique. » Ces initiatives ponctuelles échafaudent peu à peu une politique municipale résolument tournée vers le développement durable. « Mais il nous fallait trouver un cadre, pour donner davantage de cohérence à nos actions », analyse Philippe Nauleau, élu référent de l'Agenda 21 de Saint-Priest. Ce sera chose faite au retour d'un voyage d'étude à Barcelone, organisé par la Dreal, au cours duquel une poignée d'élus découvrent la démarche. Pour mener à bien son projet, estimé à 25 000 euros, la commune bénéficie d'une double subvention : l'État participe à hauteur de 20 % et le Fonds européen de développement régional (Feder) à hauteur de 40 %. Dès avril 2010, un chargé de mission est embauché pour animer, aux côtés de cinq élus référents, la Cellule 21. L'équipe a pour mission d'assurer l'ébauche et le suivi de l'Agenda 21. La municipalité crée également un Comité A21, organe de gouvernance de l'Agenda, qui se veut le plus représentatif possible : élus, représentants de l'Ademe, de la Dreal et de la DDT, citoyens de tous âges et acteurs économiques discuteront et valideront ensemble chaque étape de la démarche. Cinq axes stratégiques font consensus : réduire les impacts sur l'environnement et la santé, développer la solidarité pour réduire l'isolement et la précarité, maintenir et renforcer une économie locale diversifiée et des services de proximité, développer l'information et mieux la partager, et renforcer les liens. Ces grands axes seront ensuite déclinés en une quarantaine d'orientations qui définissent in fine le plan d'action de la commune. La préservation de l'environnement reste le leitmotiv de Philippe Barry. L'administration se veut donc exemplaire, en n'utilisant notamment que du papier issu de forêts labellisées FSC. Tous les colis de Noël envoyés aux personnes âgées contiennent uniquement des produits issus de commerces et d'entreprises locales, la cantine scolaire sert un repas bio et local tous les mois, et chaque foyer de la commune est équipé pour le tri sélectif en porte-à-porte. Dans la lignée de la démarche « Zéro pesticides », la mairie prépare la rédaction d'une charte à l'attention des Saint-Priestois, pour les inciter à renoncer, eux aussi, aux phytosanitaires. Mais, pour autant, les volets économiques et sociaux de l'Agenda 21 ne sont pas en reste. « Nous sommes convaincus qu'il faut maintenir le tissu économique pour ne pas nous transformer en cité-dortoir », assure Philippe Nauleau. La mise en place de crédits baux pour cinq entreprises locales et la location de bâtiments municipaux à loyers préférentiels (pour un salon de coiffure, une épicerie, un café, un médecin généraliste et une infirmière) assurent à la fois le maintien d'une vingtaine d'emplois locaux et de services de proximité. « Cette année, la gérante de l'épicerie a été malade pendant au moins quatre mois, raconte Philippe Nauleau, Nous avons alors décidé en conseil municipal d'annuler son loyer le temps de son congé maladie. » Preuve s'il en fallait que l'engagement de la commune se traduise en actes. Les Saint-Priestois participent massivement à cet élan « vert » engagé par la mairie. Un cinquième de la population a ainsi répondu au questionnaire préparatoire à l'Agenda 21. Et plus de 300 personnes ont assisté aux réunions publiques de présentation. Forte de cette implication, la mairie a proposé aux habitants de prendre en charge, en binôme avec un élu, la réalisation d'une action de l'Agenda 21. « Les professeurs se sont par exemple manifestés pour aider à la réduction de la consommation d'eau de l'école. Ils proposent d'associer les élèves en leur faisant relever les compteurs régulièrement, illustre Philippe Barry. Il s'agit, en fait, d'allier action municipale et action citoyenne, explique le maire, et de profiter de la dynamique participative que l'Agenda 21 a suscitée. » Point d'orgue de cette démarche participative, une association écocitoyenne verra bientôt le jour, avec pour but de fédérer les habitants autour de projets écoresponsables. À l'évidence, la mobilisation des Saint-Priestois n'est pas prête de s'essouffler.
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