Certaines fonctionnalités de ce site reposent sur l’usage de cookies.
Les services de mesure d'audience sont nécessaires au fonctionnement du site en permettant sa bonne administration.
ACCEPTER TOUS LES COOKIES
LES COOKIES NÉCESSAIRES SEULEMENT
CONNEXION
Valider
Mot de passe oublié ?
Accueil > Actualités > Politiques > 1 FORMER AUX ACHATS RESPONSABLES
POLITIQUES

1 FORMER AUX ACHATS RESPONSABLES

PUBLIÉ LE 1er AVRIL 2012
LA RÉDACTION
Archiver cet article
Toute l'information de cette rubrique est dans : Environnement Magazine
Le magazine pour les acteurs et décideurs du développement durable et des métiers de l’environnement.
Le secteur des achats, stratégique économiquement, constitue la porte d'entrée d'une politique de responsabilité sociale de l'entreprise (RSE). Avec pour corollaire, une offre variée de formations aux achats responsables. BNP Paribas a choisi de faire appel au cabinet Factea durable en 2010. « Nous voulions sensibiliser les acheteurs aux notions de développement durable, mais aussi délivrer des outils opérationnels », explique Chiara Contartese, correspondante RSE pour les achats. Le cabinet a organisé une formation d'une journée, alliant théorie et atelier pratique, que 80 acheteurs ont suivi en deux ans. L'entreprise a ensuite déployé au sein des achats du groupe des pratiques comme la prise en compte de critères RSE dans les appels d'offres, comptant pour au moins 5 % de la note attribuée aux fournisseurs. Une diffusion de ces outils est envisagée prochainement dans les autres équipes d'achats. « L'idée est que ces bonnes pratiques soient totalement intégrées et qu'elles diffusent ensuite vers les acheteurs locaux », explique Chiara Contartese. Des cabinets spécialisés dans les achats ou dans le développement durable se partagent le marché. Si on trouve encore des organismes de formation généralistes qui proposent un module sur le sujet dans leur catalogue, des ONG pointent aussi le bout de leur nez. WWF lance ainsi sa propre formation. Éric Boespflug, le consultant en achats responsables qui l'animera, y voit un avantage. « L'intérêt est d'éviter les effets collatéraux des arrière-pensées commerciales. Le but est d'aider les entreprises à se lancer dans la démarche, mais en se gardant de leur proposer des outils ou logiciels payants. » Grilles d'évaluation, plateformes méthodologiques ou bases de données recensant les acheteurs et fournisseurs durables... Souvent, la formation s'accompagne de propositions d'outils et de méthodologies. Mais la recette miracle n'existe pas. « Ce n'est pas parce que vous utiliserez une méthode dite "innovante" que vous aurez de bons résultats. Il faut se poser la question : dans quelle mesure la formation va-t-elle déclencher l'action ? », explique Éric Boespflug. En clair, il ne suffit pas de se contenter d'une sensibilisation aux notions générales de développement durable et de RSE pour les managers. « Si on ne s'intéresse qu'aux managers et qu'on les laisse former leurs équipes, les acheteurs se heurteront vite à des incompétences », précise Jean-Louis Haie, responsable des formations dans le cabinet Factea durable. Impliquer aussi les fonctions RSE, marketing, voire les clients internes des acheteurs, peut favoriser la mobilisation des autres services et éviter que l'acheteur ne soit tiraillé entre différents objectifs. « Il faut que les directions des achats et du développement durable partagent des objectifs communs, mais également que la démarche soit portée au plus haut niveau dans l'entreprise. Sinon, le risque est d'envoyer des signaux contradictoires aux acheteurs en leur demandant, par exemple, d'appliquer la règle du moins-disant pour des produits toujours plus écologiques », précise Éric Boespflug. Pour intégrer ces nouvelles pratiques, l'acheteur doit enfin être acteur de sa formation. « Ils disposent de peu de temps et sont dans l'opérationnel ; il leur faut donc du concret », constate Jean-Louis Haie. Chez Botanic, les acheteurs ont travaillé avec le cabinet Utopies, qui a ensuite élaboré une boîte à outils concrète (grilles et notes sur des matériaux par exemple). Chez BNP Paribas, la formation des acheteurs a permis de travailler sur les principes et engagements de l'entreprise et de ses fournisseurs, repris dans une charte qui sera diffusée aux fournisseurs du groupe. Il ne faut pas oublier que les domaines d'action des acheteurs sont souvent très variés selon les entreprises mais aussi au sein même des grands groupes. Entre l'acheteur dont les préoccupations seront plutôt environnementales (achat de fournitures à usage interne par exemple) ou celui dont la préoccupation sera plutôt sociale parce qu'il achète des produits fabriqués en Asie, la démarche ne sera pas la même. Les cabinets proposent donc des outils différenciés comme des grilles d'évaluation des fournisseurs, adaptées selon le secteur, ou des plateformes internet, avec fiches d'action déclinées par grandes catégories d'achat. Les grands groupes créent souvent un service d'appui pour accompagner plus spécifiquement les acheteurs, qu'il soit rattaché au service développement durable, à l'instar de Botanic, ou au service achat, comme chez Orange. Cet opérateur des télécoms a choisi de ne pas faire appel à l'extérieur et de monter une formation pour les achats responsables conçue et réalisée par une cellule support (expert performance fournisseurs) aux achats. Orange a mis en place une vingtaine d'écoles des métiers et intègre ce module facultatif depuis 2007 au sein de son école des achats. Face aux évolutions réglementaires du secteur, l'entreprise souhaite désormais rendre ce module obligatoire dans le cursus de formation de ses acheteurs. Mais toutes les sociétés n'ont pas des cellules d'appui internes pour conduire ces formations, les ressources financières ou le recul pour élaborer un cahier des charges afin d'engager un bureau d'études, en particulier les PME. Pour aider les entreprises à monter en puissance sur cette thématique, des organismes comme l'Ademe proposent des opérations d'accompagnement collectif, notamment en Rhône-Alpes où elle vient d'être lancée. Le but ? Faire accompagner pendant sept jours par un cabinet des entreprises sélectionnées (diagnostic des pratiques et aide à la réalisation d'actions concrètes) entrecoupés par des séminaires d'échange. Le tout sur une année pour laisser le temps aux participants de mettre en place un plan d'action concret. Premier argument de taille pour les entreprises : le coût. « Avec un financement à 70 % par l'Ademe et le conseil régional, les sept jours reviennent à 2 600 euros pour la PME. Comparé à un consultant qui facture près de 1 000 euros la journée, c'est intéressant », explique Vincent Blache, de l'Afnor, qui coordonne le projet. « Cela permet l'échange d'expériences, voire la création d'un réseau d'entreprises qui perdure au-delà de l'opération », explique Antoine Bonsch, de l'Ademe Aquitaine, où une action du même type s'est terminée à la fin de l'année 2010. Qu'il soit collectif, individuel interne ou externe à l'entreprise, l'accompagnement sur les achats responsables doit être porté par tous les services de l'entreprise pour garantir sa réussite. « Beaucoup n'ont pas compris que le développement durable pouvait servir le business et ne montent des formations que pour l'image. Il faut que ces pratiques deviennent naturelles dans l'entreprise », conseille Jean-Louis Haie.
PARTAGEZ
À LIRE ÉGALEMENT
Cerema : Rémy Filali, nouveau directeur de la direction territoriale Normandie-Centre
Cerema : Rémy Filali, nouveau directeur de la direction territoriale Normandie-Centre
Capture et stockage de CO2 industriel : l'Etat lance un appel à projets
Capture et stockage de CO2 industriel : l'Etat lance un appel à projets
Michel Barnier, quel bilan en matière d’écologie pour le nouveau Premier ministre ?
Michel Barnier, quel bilan en matière d’écologie pour le nouveau Premier ministre ?
Les jeunes Mayennais s'engagent pour le climat
Les jeunes Mayennais s'engagent pour le climat
Tous les articles Politiques
L'essentiel de l'actualité de l'environnement
Ne manquez rien de l'actualité de l'environnement !
Inscrivez-vous ou abonnez-vous pour recevoir les newsletters de votre choix dans votre boîte mail
CHOISIR MES NEWSLETTERS