En sommeil depuis un an, le Conseil national de l'air, qui rassemble administrations, établissements publics, élus, industriels et associations, doit sortir de sa torpeur en ce mois de mars. La ministre de l'Écologie l'a annoncé en présentant, début février, un plan d'urgence pour la qualité de l'air listant 38 mesures de plus ou moins long terme et de portées différentes avec l'objectif d'éviter de lourdes sanctions européennes. « Nous souhaitons que les douze plans de protection de l'atmosphère (PPA) qui couvrent des zones soumises au contentieux européen soient validés d'ici cet automne », a prêché Delphine Batho. C'est en effet dans le cadre de ces PPA que les collectivités pourront interdire la circulation aux véhicules les plus polluants, soit lors des épisodes d'alerte, soit de façon permanente. « Ce n'est pas le retour de la pastille verte, s'est amusée la ministre. Il existe maintenant des technologies plus modernes, de type RFID, qui permettent des contrôles automatisés. » Avec ces systèmes, les collectivités qui le souhaitent pourront donc instaurer un dispositif similaire aux fameuses zones d'actions prioritaires pour l'air (Zapa) du gouvernement précédent. Les Amis de la Terre voient dans ce plan « publié en toute hâte », un « recueil de recettes éculées » et de « déclarations d'intentions », qui vont de l'installation de systèmes dits « rétrofit » pour limiter les émissions des poids lourds à la réduction de la vitesse sur le périphérique parisien en passant par l'abaissement progressif des valeurs limites d'émission des installations industrielles. « Ces mesures vont dans le bon sens et donnent des outils aux collectivités, mais cela aura peu d'effet tant que les véhicules Diesel constituent 60 % du parc », commente René Dutrey, maire adjoint de Paris chargé du développement durable. Cette question est repoussée aux résultats des travaux de la commission sur la fiscalité écologique, lancée en décembre.