Un ministre en marinière en couverture d'un magazine et c'est toute une PME de 550 salariés qui s'est retrouvée sous les projecteurs en octobre 2012. « Nous avons pris ça comme un clin d'œil à nos efforts pour garder un maximum d'emplois industriels en France », commente aujourd'hui Grégoire Guyon, directeur de la communication et du développement durable de l'entreprise de confection Armor-Lux. La PME a été, en 2011, la première entreprise textile française à se faire éva-luer Iso 26000. « Nous avions obtenu un score de 638 points. L'évaluation de renouvellement doit se dérouler à la fin de ce mois d'avril. Nous allons essayer de passer les 701 points afin d'atteindre le niveau Exemplarité », promet Grégoire Guyon.Depuis sa création en 1938, Armor-Lux a toujours cherché à conserver le plus d'emplois possible sur ses sites. L'évaluateur l'a bien noté et a aussi relevé la capacité de la PME à garantir à ses clients des filières d'approvisionnement transparentes et sécurisées sur le plan éthique, sanitaire et environnemental. « Nous mettons tout en œuvre, mais le risque zéro n'existe pas. Notre production s'effectue à 60 % à l'étranger, dans des pays proches d'Afrique du Nord ou d'Europe de l'Est. Nous poussons, pour des raisons économiques, jusqu'en Inde pour nos gammes de vêtements professionnels. Nous avons commandité au cabinet indépendant PWC plus de 530 évaluations depuis dix ans. Cela représente un budget annuel pouvant atteindre 300 000 euros. Nos trois sites de production ont même été audités, en réponse à la demande de certains fournisseurs… », détaille Grégoire Guyon. L'entreprise se distingue également par la place qu'il accorde aux femmes (60 % parmi les cadres en 2016 pour 53 % en 2011) et à la transmission des savoir-faire, en portant une attention particulière aux salariés de plus de 55 ans. L'évaluation a par ailleurs souligné la capacité d'Armor-Lux à maîtriser ses impacts environnementaux : création (en 2005) d'une gamme bio et équitable en coopération avec Max Havelaar, bilan carbone réalisé en 2008 ou lancement en 2013 d'un plan de déplacements d'entreprise (PDE). « Nous avons beaucoup travaillé sur ce sujet avec Quimper communauté, ce qui a permis de desservir un de nos sites avec une nouvelle ligne de bus. Nous avons acheté deux voitures électriques Bluecar pour les liaisons intersites, et encourageons le covoiturage, les déplacements en train ou le recours à la visioconférence. Et, notamment grâce à des formations à l'éco-conduite, les émissions de nos véhicules ont baissé de 13 % depuis 2013... », liste le directeur développement durable.Le rapport de 2011 suggère aussi des pistes d'amélioration, par exemple sur la consolidation des outils de pilotage et la création d'indicateurs de performance ou l'intégration des entreprises d'insertion dans la politique des ressources humaines de l'entreprise. Celle-ci a depuis développé une batterie d'in-dicateurs (en particulier sur la pollution de l'eau), formalisé la cartographie de ses parties prenantes grâce à la norme expérimentale XP-X30-029 et monté plusieurs partenariats liés à la collecte, au tri et au recyclage avec des entreprises d'insertion comme Abi 29 ou Actife Cornouaille.