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Accueil > Actualités > Politiques > Sébastien Maire peaufine la première stratégie de résilience de la Ville de Paris
POLITIQUES

Sébastien Maire peaufine la première stratégie de résilience de la Ville de Paris

PUBLIÉ LE 20 SEPTEMBRE 2016
LA RÉDACTION
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Pouvez-vous nous donner une définition simple de la résilience urbaine ?La résilience urbaine est la capacité d’un territoire à être suffisamment robuste pour encaisser les chocs et les crises chroniques. Des chocs tels que des attaques terroristes, des canicules, une crue centennale et des crises chroniques comme celle du logement, de l’emploi ou d'arrivée massive de migrants. Le cadre de la résilience se propose de mettre en œuvre des logiques d’interdépendance et d’interconnexion entre les différentes politiques urbaines. C’est une approche intégrée et holistique du développement territorial.Dans quel contexte, avez-vous été nommé Haut responsable de la résilience de la Ville de Paris ?J’ai été nommé en novembre 2015 à la suite de la signature d'une convention entre la Ville de Paris et la Fondation Rockefeller. Cette fondation finance aujourd'hui 100 postes comme le mien, dans les 100 villes qui appartiennent au réseau « 100 Resilient Cities » qu'elle a créé. Il est important de préciser que je suis salarié de la Ville de Paris, car la Fondation tient absolument à ce que les « Chief Resilient Officers » soient au cœur des organisations municipales. Pour la Fondation Rockefeller, l’avenir se décide dorénavant dans les villes et les métropoles, et non plus au niveau des États. Et pour faire face aux nouveaux défis du XXIe siècle, qu'ils soient sociaux, économiques ou environnementaux, il faut adopter une stratégie de résilience urbaine.Quel est l'intérêt d'appartenir à un réseau comme celui des 100 villes résilientes ?Au-delà du financement du poste, nous bénéficions des services d’un bureau d’études pour nous accompagner dans l’élaboration d'une stratégie de résilience. Ainsi que d'un réseau de prestataires, d’entreprises, d’universitaires, de laboratoires et d'associations qui nous fournissent des services gratuits pour construire et mettre en œuvre cette stratégie. Et enfin, les 100 responsables de la résilience à travers le monde fonctionnent en réseau et s'organisent en groupes thématiques pour produire des livrables pour l'ensemble du réseau. Qui encadre votre mission ?Le réseau nous a formés à une méthodologie développée par un bureau d'études qui s'appelle Arup. Après, la démarche est relativement classique : une phase de diagnostic, une phase d’élaboration d’une stratégie de la résilience et une phase de mise en œuvre. Mais chaque territoire a ses spécificités et construira une stratégie de résilience particulière. La résilience urbaine a beaucoup été abordée sous l’angle de la résilience des infrastructures, des systèmes, des organisations et des process. À Paris, la volonté de la maire de Paris est d'axer nos travaux sur la résilience sociale, humaine, sociétale avec en colonne vertébrale une logique de ville inclusive. Pour faire simple, cela signifie que plus la ville est soudée et solidaire, mieux elle pourra faire face à n’importe quelle crise. Quels sont les points forts et les faiblesses de Paris ?Parmi ses points forts, on trouve une situation géographique favorable, une structuration très performante des systèmes sociaux publics, et enfin, une attractivité qui reste un puissant moteur de développement. Parmi les faiblesses, on peut citer l'émiettement et la superposition incompréhensible des responsabilités publiques avec des systèmes rigides et trop hiérarchisés. De plus, Paris est exposé au risque du changement climatique, et notamment, à la raréfaction de la ressource en eau. Enfin, Paris n'est autosuffisant en rien et c'est une vraie vulnérabilité.Comment faire bouger les choses ?La Ville de Paris est organisée en 21 directions verticales. Certes, elle a mis également en place 28 démarches projet transversales, par exemple sur le plan climat ou encore la smart city. Mais dans une logique d'efficience, il faut aller plus loin et relier entre elles les démarches transversales. Le travail fait dans le cadre du plan transports des marchandises peut servir au plan bruit par exemple. La résilience est une façon de reconnecter ces différents process. Il faut aussi systématiquement intégrer dans tous les projets une logique de multibénéfice et l'évolution des usages des équipements dans le long terme.Vous avez un exemple précis ?Prenons l'exemple de la crue centennale et la question délicate du retour à la normale. On sait bien que les interventions sur les réseaux d'énergie sont cruciales, mais comment accéder aux postes sources si les routes ne sont pas praticables, car l'asphalte ne résiste pas à la crue. Je propose de travailler sur un référentiel de voirie résiliente qui soit multibénéfice : un revêtement qui supporte la crue et qui par sa couleur, ses matériaux, pourra répondre en même temps à des enjeux d'adaptation au changement climatique, à la rétention des eaux pluviales, au développement de la biodiversité. On peut aussi imaginer d'y intégrer les nouvelles logiques de mobilité, l'usage de l'espace public par le piéton ou la question du genre... Avec un seul budget voirie, on pourrait servir 15 politiques ! Comment et sur quels axes travaillez-vous ?Je n'ai évidemment pas toutes les réponses et la vaste concertation qui se déroule jusqu'en octobre va contribuer à construire la stratégie de résilience qui sera présentée au Conseil de Paris fin novembre. La colonne vertébrale est de rendre la ville plus inclusive et réduire les inégalités. Mais il y a aussi des sujets importants : la Seine dans tous ses aspects et pas seulement comme infrastructure de transports, et la qualité de l'air qui est le principal stress sanitaire de la ville et de la métropole.Ville, métropole, quelle est la bonne échelle ?Le postulat c'est qu'une stratégie de résilience parisienne qui ne concernerait que Paris intra-muros serait a résiliente. Elle doit concerner a minima la métropole et la métropole dans ses interactions avec les autres territoires. Aucune solution, quel que soit le domaine, ne peut être trouvée à l'échelle de Paris. Concrètement, le plan d'action qui sera adopté par la Ville de Paris sera proposé à la métropole pour qu'elle s'en empare. D'ailleurs, la métropole du Grand Paris a annoncé qu'elle souhaitait travailler sur la résilience dans le cadre du Pacte national État-métropoles. Le chemin est donc tracé.Vous avez combien de temps devant vous ?Le poste de Chief Resilient Officer est financé pendant deux ans. Après, la Ville doit montrer qu'elle s'est emparée du sujet en le pérennisant par exemple. Si c'est le cas, la fondation peut décider d'en financer un autre, mais si ce n'est pas le cas, elle peut même arrêter tout financement en cours de route. À moi de convaincre l'ensemble de l'écosytème que la résilience urbaine est une bonne façon de penser notre action publique. 
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