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POLITIQUES

La COP23 s’ouvre à Bonn, sous la présidence des Fidji

PUBLIÉ LE 6 NOVEMBRE 2017
EVA GOMEZ
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La COP23 s’ouvre à Bonn, sous la présidence des Fidji
Du 6 au 17 novembre, la 23e Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques aura lieu à Bonn en Allemagne. Pour la première fois, un Etat insulaire préside ce sommet : l’occasion d’attirer l’attention sur les impacts du changement climatique sur les pays les plus vulnérables.

La COP23, 23e Conférence annuelle de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, débute ce lundi 6 novembre à Bonn (Allemagne) jusqu’au 17 novembre prochain, sous la présidence des îles Fidji. Moins médiatisée que la COP21, elle doit fixer un calendrier et des modalités afin de concrétiser les objectifs de l’accord de Paris. Alors que les Etats insulaires sont en première ligne des changements climatiques, la présidence du premier ministre fidjien Frank Bainimarama, met en lumière les populations les plus vulnérables. Selon les ONG environnementales françaises, telles que France Nature Environnement (FNE), le Réseau action climat (RAC), les Amis de la terre, Care, CCFD-Terre solidaire ou encore le WWF et Greenpeace, cette COP23 « doit démontrer une réelle solidarité envers les communautés qui font face aux dégâts, parfois irréversibles (disparition de territoires en raison de la montée du niveau des mers, salinisation des terres..), que l’on appelle “pertes et dommages” et qui menacent leurs moyens de subsistance voire leurs vies ». Pour ces associations, le plan d’action sur les pertes et dommages pour 2017-2021, élaboré en octobre dernier, « manque clairement d’ambition : pour les deux premières années, il se limite à mieux définir le périmètre des pertes et dommages alors qu’il est plus que temps de mettre en place des mesures concrètes ». Par exemple, via la mise en place du principe pollueur-payeur ou une taxe sur les énergies fossiles. « Pour réellement répondre aux besoins, il faudrait lever 50 milliards de dollars par an d’ici à 2022 », estiment les ONG.

Sortie du fossile, soutien financier et limitation à +1,5°C

A l’occasion de l’ouverture de la COP23, un groupement de citoyens réunis sous le nom de « Guerriers climatiques du Pacifique » a rédigé une déclaration : « La consommation ininterrompue de combustibles fossiles accélère la montée du niveau des mers, prolonge et intensifie les vagues de chaleur et aggrave les catastrophes naturelles. Le monde développé extrait et brûle les combustibles fossiles à un rythme effréné, mais ce sont les populations les moins responsables qui continuent d’en subir les conséquences désastreuses », peut-on y lire. « Un peu partout, les communautés se mobilisent pour faire entendre leur voix et exiger que les dirigeant.e.s de la planète prennent enfin leurs responsabilités et introduisent sans attendre les mesures indispensables pour éviter un changement climatique catastrophique. » Ces « Guerriers climatiques du Pacifique » soulignent notamment l’importance de la sortie des énergies fossiles vers du 100 % renouvelable d’ici 2050, fournir l’aide financière nécessaire aux pays déjà victimes de pertes et dommages irréversibles, « d’exclure les grands pollueurs des négociations climatiques » et d’appliquer les mesures de l’accord de Paris « pour limiter à 1,5°C l’augmentation des températures mondiales par rapport au niveau pré-industriel ».

Un rapport d’Oxfam publié jeudi 2 novembre dernier et intitulé « Déracinés par le changement climatique », évalue à 14 millions de nombre de personnes forcées à se déplacer du fait du changement climatique dans les pays les plus pauvres. Dans les pays les plus riches, ces « déracinés » seraient un million. Cette étude met donc en valeur « l’extrême inégalité du changement climatique », qui « touche plus durement les populations les plus pauvre ».

« Zéro émission » en UE d’ici 2050 ?

Les eurodéputés souhaitent présenter une stratégie « zéro émission » à l’horizon 2050 lors de cette COP. Troisième plus gros pollueur après la Chine et les Etats-Unis, l’UE comptent réduire ses émissions industrielles de 40 % d’ici 2030 par rapport à 1990, et de 30 % pour les émissions des secteurs du transport, de l’agriculture, de la gestion des déchets et du bâtiment.

A ce jour, 169 pays ont ratifié l’accord de Paris. Seuls les Etats-Unis et la Syrie s’y opposent. Le rapport publié le 31 octobre 2017 par l’ONU Environnement, alerte sur l’efficacité partielle des engagements nationaux pris dans le cadre de l’accord de Paris. Les contribution nationales annoncées ne permettent d’éviter qu’un tiers  des réductions d’émissions de gaz à effet de serre nécessaires au maintien de la hausse de température globale en-dessous de +2°C. « En l’état actuel, même la mise en œuvre intégrale des contributions nationales inconditionnelles et conditionnelles, déboucherait sur une augmentation de la température d’au moins 3°C d’ici à 2100, ce qui signifie que les gouvernements devront fournir des promesses beaucoup plus fortes lorsqu’elles seront révisés en 2020 », indique l’ONU Environnement dans son rapport. En 2018 déjà, lors de la COP24 qui se tiendra en Pologne, chaque pays ayant ratifié l’accord devra établir un premier pré-bilan sur ses actions mises en œuvre.
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