Mercredi 14 mars, Bpifrance Le Lab a publié les résultats d’une enquête sur la responsabilité sociale des entreprises (RSE) auprès de plus de 1.000 dirigeants de PME et ETI. Une grande majorité d’entre eux sont convaincus de l’intérêt économique de la RSE, même s’ils privilégient l’axe social par rapport à l’axe environnemental.
Pour 80% des dirigeants de PME et ETI, le sentiment de responsabilité dépasse l’aspect économique et concerne également la vie sociale et la protection de l’environnement. Il s’agit de la conclusion d’une enquête menée par Bpifrance Le Lab auprès de 1.154 dirigeants de PME et ETI, dont le rapport a été publié le mercredi 14 mars. « La moitié des dirigeants déclare mener une démarche de RSE (responsabilité sociale de l’entreprise), tandis qu’un quart a mis en place un plan d’actions à moyen ou long terme. Deux-tiers des démarches ont été initiées au cours des cinq dernières années », précise Bpifrance.
L’axe social privilégié face à l’axe environnemental
Selon cette enquête, la propension d’un dirigeant d’entreprise à établir un plan d’action RSE dépend « grandement » de sa conviction personnelle. En effet, l’enquête souligne que « les plus engagés sont les plus convaincus de l’intérêt économique d’un projet RSE ». Par ailleurs, la RSE est plus développée dans les entreprises d’une certaine taille, car elle devient « une nouvelle source de contraintes administratives ». Ainsi, 38% des ETI font un bilan carbone contre 8% des TPE. Et 49% des ETI ont obtenu une certification environnementale contre 11% des TPE. La RSE deviendrait donc une sort d’obligation, qui pousse « un grand nombre de dirigeants de PME et ETI, notamment ceux en relation avec de grands donneurs d’ordre, à questionner la sincérité de la communication faite sur la RSE », explique Bpifrance. Enfin, l’engagement des collaborateurs devient le « principal enjeu de ressources humaines », selon cette enquête. Mais l’axe social de la RSE est privilégié face à l’axe environnemental : « Ainsi, 82% des répondants disent avoir une politique de rémunération identique hommes/femmes, 67% veillent à l’équilibre vie professionnelle/vie privée de leurs collaborateurs. Mais ils sont seulement 35% à appliquer la règle de la parité au niveau de la direction, tandis que moins d’une entreprise sur cinq a adopté l’écoconception pour ses produits », précise Bpifrance.
«L’objectif de Bpifrance Le Lab avec cette étude sur la RSE est de démystifier ce mot "valise" en faisant la synthèse des travaux académiques sur le sujet et en montrant les nombreuses pratiques déjà mises en place par les PME-ETI. Nous donnons la parole aux dirigeants de ces entreprises. Ils montrent que la RSE ne se résume certainement pas à un suivi d’indicateur, ce qui reste encore trop souvent perçu. La RSE donne du sens à l’action collective. Les débats en cours sur l’objet social des entreprises montrent le caractère majeur des parties prenantes dans la création de valeur », explique Elise Tissier, directrice de Bpifrance Le Lab.