Suite à la démission de Nicolas Hulot et la nomination de François de Rugy pour le remplacer au ministère de la transition écologique et solidaire, 130 personnalités du monde politique, syndicalistes, chercheurs, acteurs du monde de l’entreprise et responsables d’ONG, ont signé un appel publié ce mercredi 5 septembre dans Alternatives économiques. Ils réclament le lancement d’un « grand plan d’investissement public en faveur de la transition écologique ».
« Au nom de la sauvegarde du bien commun, nous demandons au gouvernement de lancer d’urgence un grand programme d’investissement public en faveur de la transition écologique et bas carbone, dont le montant serait isolé du déficit budgétaire », écrivent les 130 signataires de l’appel publié ce mercredi 5 septembre sur le site d’Alternatives économiques.
Des investissements nécessaires entre 45 et 75 milliards d’euros par an
La tribune signée entre autres par Delphine Batho (ancienne ministre de l’écologie), Eric Piolle (Maire de Grenoble), Barbara Pompili (présidente de la commission développement durable de l’Assemblée nationale), François Ruffin (député de la France Insoumise), Philippe Martinez (CGT), Laurence Tubiana (directrice de la fondation européenne pour le climat), Thomas Piketty, Jean-Louis Bal (président du SER), Pascal Canfin (président du WWF) ou encore Audrey Pulvar (FNH), souligne qu’il faudrait « changer d’échelle et mobiliser des moyens nouveaux ». Il s’agit pour les signataires de transformer la lutte « pour un développement vert et riche en emplois » en activant « de nombreux leviers » : « Certes, il faut une régulation et une fiscalité qui donnent les bons signaux ; certes, il faut cesser d’allouer des capitaux à des actifs non durables ; mais il est fondamental d’accroître l’investissement, dans les infrastructures physiques comme dans les compétences. », est-il développé.
« L’appel des 130 » cite une étude menée par le think tank I4CE. Celle-ci fait une estimation des investissements nécessaires à l’atteinte des objectifs climatiques français : ils seraient situés entre 45 et 75 milliards d’euros par an (soit 2 à 3 % du PIB). « Or, aujourd’hui, nous ne dépensons que 31 milliards d’euros répartis à parts égales entre ménages, entreprises et acteurs publics : le compte n’y est pas », relève notamment cet appel.