La stratégie nationale de lutte contre la déforestation importée a été adoptée le mardi 13 novembre. Celle-ci a pour objectif de mettre fin à la déforestation causée par l’importation de produits forestiers ou agricoles non durables d’ici 2030.
Le texte final de la stratégie nationale de lutte contre la déforestation importée a été adopté ce mardi 13 novembre. Mis en consultation publique en juillet dernier, il avait recueilli plus de 2500 contributions. Cette stratégie « vise, dans un premier temps, les matières agricoles qui contribuent le plus à la déforestation importée telles que le soja, l’huile de palme, le bœuf et ses co-produits, le cacao, l’hévéa, ainsi que le bois et ses produits dérivés », précise le gouvernement dans son communiqué.
« Les principales mesures de cette stratégie portent à la fois sur l’offre et sur la demande de ces produits et engagent l’ensemble des acteurs. Elles visent également à diffuser ces mesures au niveau européen et international », est-il précisé. En tout 17 mesures figurent dans cette stratégie nationale, classées selon cinq grandes orientations : - développer, partager et valoriser les connaissances ; - développer les actions de lutte contre la déforestation importée dans le cadre de coopérations internationales pour favoriser une offre durable ; - intégrer la lutte contre la déforestations aux politiques publiques pour favoriser une demande française de produits durables ; - favoriser et coordonner l’engagement des acteurs ; - garantir l’atteinte des objectifs de la stratégie nationale.
Feuilles de route avec les exportateurs et plate-forme nationale
Parmi ces 17 mesures, on trouve notamment la réalisation de feuilles de route avec les pays et régions exportatrices d’ici 2019 : « Au cours des cinq prochaines années, l’AFD consacrera 60 millions d’euros par an à des projets concourant à la gestion durable, à la lutte contre la déforestation et au reboisement », indique le gouvernement. Par ailleurs, une plate-forme nationale de lutte contre la déforestation sera créée. Elle réunira des ONG et les pouvoirs publics pour le suivi des engagements « zéro déforestation » des acteurs privés. « Cette plate-forme aura également pour mission d’élaborer un nouveau label "zéro déforestation" pour aider les consommateurs dans leurs choix », est-il précisé.
La stratégie nationale prévoit également l’intégration de l’objectif « zéro déforestation » dans les plans de filière agricole établis suite aux Etats généraux de l’alimentation, pour les filières d’élevage et des huiles et protéines végétales. Il est précisé que « pour le cacao et l’hévéa, qui ne sont pas couverts par des plans filières existants, ainsi que pour le bois, un plan de filière spécifique sur la déforestation importée sera constitué en 2019 ».
Action de la France au niveau européen
D’ici 2022, la France devrait également se doter d’une politique d’achats publics « zéro déforestation ». Par ailleurs, l’incorporation des biocarburants issus de matières premières ayant un impact sur la déforestation sera plafonnée. Ces biocarburants seront ensuite éliminés d’ici 2030.
Enfin, « la France portera l’adoption, dès 2019, d’un plan d’action pour lutter contre la déforestation importée prévoyant l’élaboration de réglementations européennes sur l’importation de matières premières présentant un risque pour les forêts », ajoute le gouvernement.
A noter que des points d’étapes devraient être réalisés en 2020 puis en 2025.