Alors que ce 9 mai avait lieu une grève nationale des fonctionnaires contre le projet de loi du gouvernement destiné à « moderniser » la Fonction publique, des représentants des personnels du ministère de la Transition écologique et solidaire et du ministère de la Cohésion des Territoires appelaient à la mobilisation. L’objectif ? Alerter les pouvoirs publics sur la dégradation des conditions de travail dans les services ministériels et les établissements publics.
En ce jour de mobilisations nationales des fonctionnaires, les organisations syndicales du ministère de la Transition écologique et solidaire (MTES) et du ministère de la Cohésion des Territoires (MCT) ont appelé leurs personnels à faire grève. Motif de cet appel à suspendre le travail ? Défendre le statut de la Fonction publique, les missions de service public ainsi que les droits des personnels et des instances élues (comités techniques, comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail, etc.).
Parmi les principales revendications des représentants de la CGT, de FO et de la FSU, la préservation de l’emploi et des conditions de travail dans les services ministériels et les établissements publics de l’État. « Depuis 2007, les effectifs du MTES et du MCT ont baissé de 40 %, ce qui représente 30.000 agents en moins », rappelle Laurent Janvier de Force Ouvrière (FO). « Le gouvernement prévoit de supprimer 1.313 postes cette année, après en avoir déjà supprimé 996 en 2017 et 1.345 en 2018 », ajoute-t-il. Et le représentant syndical de s’interroger : « Alors que le Premier ministre a déclaré vouloir renforcer les moyens et les capacités d’expertise concernant certaines de nos missions (prévention des risques, gestion des crises, ingénierie territoriale, transition écologique, etc.), pourquoi supprimer encore des emplois ? »
« Ce qui se passe dans les ministères est en contradiction totale avec les annonces gouvernementales »
En pleine fusion, l’Agence française pour la biodiversité (AFB) et l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) ne sont pas épargnés : 150 emplois seront supprimés dans les trois prochaines années. « Cette baisse des effectifs, cumulée à une diminution de 40 millions d’euros du budget de l’ONCFS et des moyens matériels de l’AFB – notamment pour des missions de contrôle et de surveillance –, ne peut qu’affaiblir le futur Office français de la biodiversité qui doit voir le jour le 1er janvier prochain », indique Francis Combrouze de la CGT.
Et la situation dans les autres organismes de l’État est à l’avenant. « Par exemple, d’ici 2022, ce sont 500 postes qui seront supprimés à Météo France, 500 au Cerema, 200 dans les six agences de l’eau nationales et 75 à l’Ademe. On est à la veille de l’extinction du ministère chargé de l’écologie », avance Laurent Janvier. Et le responsable syndical d’ajouter : « Ce qui se passe dans les ministères est en contradiction totale avec les annonces gouvernementales concernant la transition écologique et énergétique des territoires. » Dans ce contexte, « nos services deviennent exsangues », témoigne Francis Combrouze. Et les représentants de la CGT, de FO et de la FSU de rappeler la survenue récente de cas de suicides dans certains services et établissements et d’alerter sur les risques psychosociaux pesant de plus en plus sur les agents.