Le ministre de l’économie Bruno Le Maire s’est déclaré « favorable », ce jeudi 16 juillet, à une augmentation de l’enveloppe de 20 milliards d’euros prévue pour accélérer la décarbonation de l’économie dans le cadre du plan de relance de 100 milliards, annoncé par Emmanuel Macron mardi 14 juillet dernier.
« On va regarder avec la ministre de la transition écologique Barbara Pompili s’il faut faire un effort supplémentaire sur la transition écologique. Est-ce qu’il faut faire un peu plus que les 20 milliards indiqués ? Est-ce qu’on peut pas en rajouter sur tel projet comme la rénovation énergétique des bâtiments ? J’y suis favorable », a indiqué le ministre sur France Inter.
Au sujet du volet industriel du plan, doté d’un budget de 40 milliards, Bruno Le Maire a précisé que « dans ces 40 milliards, on va prendre les 10 sites les plus polluants de France, qui sont très émetteurs de CO2, nous allons investir pour qu’ils changent de modalité de production, (...) avec un objectif, d’accélérer la décarbonation de notre économie ». Un objectif conforme à la volonté du Premier ministre Jean Castex de « faire de l’économie française la plus décarbonée d’Europe », ainsi qu’il l’a formulé ce mercredi lors de sa déclaration de politique générale.
Relocalisation et nouvelles technologies
Le plan de relance de 100 milliards d’euros annoncé par le Président doit consacrer 40 milliards à la reconquête industrielle. Cela passera notamment par une baisse des impôts de production à hauteur de 20 milliards, une imposition que le ministre a qualifiée de « stupide » car « ces filières industrielles paient un impôt avant de faire un bénéfice, donc ça les affaiblit et ça entraîne des délocalisations ». Le plan de relance industriel est guidé par « la volonté d’inverser une tendance qui est celle de la délocalisation massive de l’industrie française », « un scandale économique et une faute politique dont nous sommes tous collectivement responsables ».
« Nous avons laissé partir nos usines, nos compétences, des filières entières, nous avons affaibli des filières industrielles depuis 20 à 30 ans car nous n’avons pas su prendre des décisions courageuses pour améliorer notre compétitivité, investir dans les compétences et investir dans l’innovation », a ajouté le ministre. « C’est ce que nous allons faire aujourd’hui : investir dans les compétences parce qu’il faut former les salariés à tous les nouveaux emplois qui sont liés à la transition écologique », mais aussi « investir dans les nouvelles technologies ». Il a pris l’exemple de l’hydrogène : « c’est aujourd’hui que ça se joue : soit la France est capable de se doter maintenant d’une stratégie pour l’hydrogène et nous aurons notre propre hydrogène vert, soit nous serons obligés de nous approvisionner ailleurs », a-t-il illustré.