Le conseil d’administration d’Engie, réuni ce mercredi 30 septembre, a accueilli favorablement l’offre améliorée de Veolia pour l’acquisition de 29,9 % des parts de capital de Suez, une offre dont la validité est étendue jusqu’au lundi 5 octobre. Ce jeudi, Ardian se lance sur le ring.
Selon le conseil d’administration d’Engie, la nouvelle offre de Veolia « apporte des clarifications et des améliorations importantes par rapport à l’offre précédente », explique le groupe énergéticien dans son communiqué. Des engagements supplémentaires que, à l’occasion de sa réunion de ce mercredi 30 septembre, « le conseil [d’administration] a accueilli favorablement ». En particulier, les garanties apportées sur le plan social et le prix proposé (18 euros l’action) ont fait pencher la balance. Engie a précisé que « le conseil a considéré que cette nouvelle offre répond à ses attentes en termes de prix et de garanties sociales ».
Veolia a indiqué en effet avoir pris l’engagement, « dans le cas où il prendrait le contrôle de Suez, de maintenir l’ensemble de l’emploi des salariés en France, qui conserveront leurs régimes et avantages sociaux, individuels et collectifs ». Concernant les activités en France qui devront être cédées à la suite de ce rapprochement, Veolia indique son engagement « à intégrer des cadres exécutifs de Suez dans les instances de direction dans un esprit d’équilibre et de critères de compétence ».
Une OPA doit rester amicale
Engie a également demandé une extension de la validité de la nouvelle offre jusqu’au 5 octobre 2020 « afin que Veolia formalise son engagement inconditionnel de ne pas lancer d’offre publique d’achat qui ne soit pas amicale ». Une proposition que Veolia a acceptée en indiquant être « prêt à s’engager à ne déposer une offre publique portant sur 70,1 % du capital de Suez (conformément à ses annonces antérieures) qu’à la condition qu’elle soit amicale, bénéficiant d’un accueil favorable du conseil d’administration de Suez ». Pour y parvenir, Veolia propose à Suez de se donner jusqu’au 31 mars 2021, un laps de temps pendant lequel « les parties feront leurs meilleurs efforts pour rechercher les bases communes d’un accord relatif à la mise en œuvre du projet ».
Ardian, chevalier blanc de Suez
Un climat amical qui sera sans doute difficile à instaurer, Veolia exigeant en contrepartie des propositions, « que Suez désactive le dispositif annoncé le 23 septembre dernier reposant sur la fondation de droit néerlandais ». Suez qui n’a pas tardé à réagir, en annonçant dans un communiqué de ce 1er octobre 2020, que son conseil d’administration « confirme son soutien, ainsi que ses actionnaires salariés, à la lettre d’intention d’Ardian ».
Rendue publique de ce jour, la proposition d’Ardian, société spécialisée dans l’investissement privé et majoritairement détenue par ses salariés, vise l’acquisition des actions détenues par Engie dans Suez à hauteur de 29,9 % suivie immédiatement d’une offre publique en numéraire pour l’ensemble des actionnaires de Suez, dans les mêmes conditions de traitement. Ardian indique souhaiter « constituer un consortium d’investisseurs institutionnels privés et publics, à dominante française, pour réaliser ce projet et lancer une offre publique amicale. »
Rendez-vous est donc pris le 5 octobre prochain, date de réunion du conseil d’administration d’Engie qui « se félicite de cette opportunité de rapprochement entre Veolia et Suez ».