L’initiative Climate Transparency, composée de 14 ONG et think thanks étrille les pays membres du G20 : pour elle, leurs politiques ne sont pas encore à la hauteur pour endiguer le réchauffement climatique.
« Alors que les grandes puissances économiques mondiales engagent des milliers de milliards de dollars pour la relance après la pandémie de Covid-19, une proportion significative va aux énergies fossiles, ce qui compromet le développement des énergies propres dans la décennie à venir. » L’initiative Climate Transparency indique que les émissions de CO2 du G20 ont baissé en 2019, puis en 2020 – un effet de la pandémie de Covid-19. Elles ont baissé de 0,1% en 2019, contre une hausse de 1,9% en 2018. En 2020, elles devraient baisser de 7,5% par rapport à l’année précédente. « Celles du secteur de l’aviation se sont effondrées cette année », note l’association. En revanche, trois secteurs ont vu leurs émissions de CO2 augmenter : la construction (+0,9%), les transports (+1,5%) et l’industrie (+1,2%). Le G20 représente 75% des émissions de gaz à effets de serre mondiales.
Les énergies renouvelables représentent désormais 27% de la production électrique dans les pays du G20, et devraient augmenter d’1% en 2020. La consommation de charbon a, elle, baissé de 2% ; mais « seuls cinq pays membres [dont la France, NDLR] se sont fixés une date butoir de sortir du charbon », et « environ 54% des montants des plans de soutien et de relance destinés à l’énergie ont bénéficié aux énergies fossiles, dont 86% sans conditions environnementales ».
Si la France a réduit ses émissions de 0,9% par an, elle devrait se fixer un rythme de -3% par an pour atteindre l’objectif de 1,5 °C de l’accord de Paris. Le rapport note qu’elle est le deuxième pays du G20 le plus touché par les événements météorologiques en termes de décès (1,81 décès pour 100.000 habitants), et le dixième à subir des pertes économiques. Elle est aussi plus exposée que la moyenne à la sécheresse. Climate Transparency lui préconise d’investir davantage dans la rénovation des bâtiments existants, dans le transport de marchandises par voie ferrée, et l’implantation de solutions hydrogène dans les transports et l’industrie.