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POLITIQUES

S’adapter à +4°C : le PNACC 3 (enfin) révélé

PUBLIÉ LE 28 OCTOBRE 2024
PF
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S’adapter à +4°C : le PNACC 3 (enfin) révélé
Champs de tournesol asséché par une canicule / Crédits : adobestock
Le nouveau plan d’adaptation au réchauffement climatique (PNACC) a été dévoilé le 25 octobre. Le document présente une cinquantaine de mesures et propositions pour adapter la France à +4°C. Reste la question des financements, quasi absente. 

Enfin ! Après deux ans de travaux, le nouveau plan d’adaptation au réchauffement climatique a été présenté le 25 octobre. Il est soumis à une consultation publique jusqu’au 27 décembre.

Le plan vise à s’adapter à une France à +4°C en métropole, par rapport à 1990 (l’Hexagone s’est déjà réchauffée de 1,7°C en moyenne depuis 1900). Soit un plan bien plus ambitieux que les précédents… et bien plus réaliste : +4°C  n’est pas le scénario du pire, mais « il correspond à notre trajectoire actuelle de réchauffement, la version optimiste d’un scénario réaliste » précise Christophe Cassou sur X.
Un rapport du PNUE publié la veille a en effet tiré la sonnette d’alarme : la trajectoire actuelle nous mène tout droit  vers un réchauffement mondial de 3,1°C, soit + de 4°C en France.  

51 mesures

Ce nouveau plan comprend 51 mesures, divisées en 5 axes : protéger la population, assurer la résilience des territoires, des infrastructures et des services essentiels, adapter les activités humaines (résilience économique, souveraineté alimentaire, économique et énergétique), protéger le patrimoine naturel et culturel et enfin mobiliser des moyens humains et financiers.

Parmi les mesures phares : le renforcement du fonds Barnier de 75 millions d’euros en 2025. Le dispositif permet de subventionner des mesures de prévention face aux risques naturels majeurs (travaux, ou rachat des bâtiments par les collectivités). « Une goutte d’eau comparé aux montants nécessaires », déplore néanmoins Anne Bringault sur X.   « Juste pour remettre un peu de contexte et d’ordre de grandeur. Le contentieux entre Killan MBappé et le PSG est de 55 millions d’euros […]. Ce monde ne tourne vraiment pas rond », se désole le climatologue Christophe Cassou sur X.

Sont aussi proposés dans le plan d’adaptation : la publication d’une cartographie d’exposition aux risques naturels d’ici 2027, la mise en œuvre d’une « mission adaptation » pour accompagner 100 territoires dans leur stratégie d’adaptation, l’intégration de la Trajectoire de référence de l’adaptation au changement climatique (Tracc) dans tous les documents de planification et sectoriels locaux « pertinents » (SRADDET, SRCAE, SAR, PCAET, SCoT, PLUI, S(D)AGE, chartes des parc naturels…), le renforcement des mesures de prévention pour assurer la sécurité des travailleurs, ou encore le lancement d’une étude sur les conséquences du changement climatique sur notre système de santé et les moyens pour l’adapter.

Quid des financements ?

Mis à part le rehaussement du fonds Barnier, peu d’outils concrets sont finalement proposés, et reste la question du finacement. Selon un rapport d’I4CE publié en avril 2024, l’adaptation des bâtiments, des transports et de l’agricultures se chiffre en milliards d’euros par an.

« Maintenant, la question du financement doit se poser, a réagi Christophe Béchu, l’ex-ministre de la Transition écologique, sur les réseaux sociaux. L’adaptation aux conséquences du réchauffement de notre planète, pour protéger nos concitoyens, ne se fera qu’avec des moyens dédiés. »

 « Le PNACC montre la voie d’une adaptation de la France à un climat qui change, mais il évoque beaucoup d’études, de diagnostics, de plans, et peu de moyens concrets », a également déplore Anne Bringault, directrice des programmes au Réseau Action Climat (RAC), sur X.
Reste une question centrale : peut-on vraiment s’adapter à +4°C ? Une modification aussi rapide du climat est inédite, et les incertitudes subsistent quant à l’ampleur des conséquences d’un tel réchauffement. « Il est illusoire d’imaginer que le fonctionnement sociétal actuel se maintiendra dans ce monde-là, même avec un PNACC », prévient le climatologue Christophe Cassou.
 
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