Cette année, les Assises européennes de la transition énergétique n’auront pas lieu à Dunkerque mais sur Internet. Les politiques de transition écologique au niveau des collectivités locales y seront notamment abordées.
 
Les Assises européennes de la transition énergétique, accessibles dès aujourd’hui jusqu’au 14 janvier, se dérouleront en ligne. Le thème principal sera la résilience, rappelé par Patrice Vergriete, maire de Dunkerque et président de la Communauté urbaine de Dunkerque : « avec la Convention citoyenne pour le climat, l’État attaqué pour inaction climatique, l’élection américaine qui donne des espoirs, on est dans un contexte où au-delà de la crise sanitaire, la question climatique et donc énergétique revient au premier plan », estime-t-il.
 
Plusieurs enjeux auxquels se heurtent les collectivités locales devraient être abordés lors de ces trois jours de plénières (suivis de deux mois d’événements). Pour le président de l’Ademe, Arnaud Leroy, l’acceptabilité sociale en fait partie : « L’acceptabilité passe aussi par des changements à chaque étage. On pointe sur l’effort du consommateur et du citoyen, et que font les autres ? Il est important de dire ce que font les collectivités comme Bordeaux, Dunkerque ou le grand Genève. » Le mouvement des Gilets Jaunes aura cristallisé la problématique.
 
Discordances à plusieurs niveaux
 
Patrice Vergriete prend pour exemple le débat public actuel sur la construction d’un parc éolien offshore au large de Dunkerque : « Il faut concilier démocratie et développement durable. Il faut beaucoup d’énergie politique parfois pour réussir à faire évoluer les représentations des populations. Ça avance, mais pour respecter les démocraties il faut du temps. » Alain Anziani, maire de Mérignac et président de Bordeaux Métropole, abonde : « Le peuple n’est pas toujours sensibilisé aux questions écologiques même si les résultats électoraux peuvent montrer le contraire. Nous avons un budget d’1,7 milliard (dont 500 millions pour la mobilité). Cela nécessite des répartitions financières lourdes : pas si simple de faire des arbitrages (tramway, autres modes de transport ?). » Il s’appuie aussi sur l’exemple de l’usine Ford de Bordeaux, qui sera bientôt fermée, menaçant des milliers d’emplois tout en étant une « aberration écologique ». Arnaud Leroy insiste : « Il faut prendre le temps d’expliquer, compenser en termes financiers, investir. On a ouvert pour la première fois des aides aux véhicules d’occasion. Il faut pouvoir accompagner. Le secteur des fonderies est en difficulté parce que les joints de culasse et les moteurs thermiques sont amenés à disparaître avec la fin du véhicule thermique. Il faut arriver à fabriquer ces transitions. »
 
La discordance se retrouve aussi entre les discours politiques et les pratiques. « La question écologique transforme notre gouvernance, décrit Alain Anziani. Il faut qu’elle bouscule les comportements, avec des schémas pédagogiques comme le zéro déchet, on doit arriver à créer un enthousiasme pour l’écologie. Il faut montrer qu’écologie n’est pas contraire mais complémentaire, qu’elle est un outil de développement. » Antonio Hodgers, conseiller d’État de la République et Canton de Genève et président du canton de Genève, dresse un bilan plus optimiste : « Nous avons commencé le chemin : ces 30 dernières années, nous avons diminué de 30% la consommation d’énergies fossiles, et diminué de 11% la consommation d’électricité. » Pour lui, l’enjeu de son territoire est surtout de « stimuler l’emploi » et notamment le secondaire, afin de produire de l’énergie au niveau local et se passer davantage des énergies fossiles.
 
Partenariat
 
Durant cette 22ème édition digitale, Environnement Magazine et Mat Environnement, partenaires des Assises, seront disponibles en version PDF sur le site de l’événement.