La course à l’hydrogène est lancée et la France se situe déjà « en tête des pays les plus avancés ». Lors du Conseil national de l’hydrogène, tenu jeudi 25 février à Albi, Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée chargée de l’Industrie, ont évoqué le premier bilan de la filière hydrogène. Premier résulat : une forte dynamique industrielle qui est amenée à se poursuivre dans les prochains mois.
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« Il en ressort que la France est positionnée dans le peloton de tête des pays les plus avancés pour leur stratégie, aux côtés de l’Allemagne en Europe ou de la Chine, la Corée et le Japon en Asie », ont indiqué les co-présidents du CNH, Benoit Potier, président directeur général d’Air Liquide, et Patrick Koller, directeur général de Faurecia, qui ont présenté une analyse comparative des stratégies internationales sur l’hydrogène.
Soutien financier accru des projets et mobilité à hydrogène
Jusqu’à présent plusieurs projets ont été soutenus dans le cadre de France Relance : 212 millions d’euros d’investissement total et 37 millions d’euros de soutien public, pour 27 projets de Recherche et Développement et d’intégration de technologies hydrogène.
En ce qui concerne la mobilité décarbonée, 60 millions d’euros de soutien seront destinés à la filière aéronautique dans le cadre du CORAC (Comité d’orientation de la recherche pour l’aéronautique civile). De même pour le réseau ferroviaire qui se voit attribuer un soutien financier de 300 millions d’euros annoncé, début 2021, pour aider 4 régions (Occitanie, Bourgogne-Franche-Comté, Auvergne-Rhône-Alpes, Grand-Est) à acquérir 14 trains hydrogène.
De plus, France Hydrogène a dénombré quatre projets d’usines en France de fabrication d’électrolyseurs et a identifié des installations d’électrolyse projetées d’une puissance totale de 3,2 GW. Cela représente près de 50 % de l’objectif fixé par la stratégie nationale de disposer d’une capacité d’électrolyse de 6,5 GW en 2030. « A cet égard, j’ai le plaisir de vous annoncer que nous allons renforcer la part de subvention accordée aux entreprises dans le cadre de l’appel à projet « Briques technologiques et démonstrateurs », pour la porter à 60 %, voire 75 % de l’aide dans certains cas », a commenté Barbara Pompili.
Une nécessité d’étoffer la formation professionnelle
Pour accompagner l’essor de cette industrie, un besoin de formation se fait désormais ressentir. Étant une filière porteuse de perspectives d’emplois, France Hydrogène proposera un référentiel des compétences-métiers qui sera présenté fin mars 2021. Selon ce premier bilan, sur les 75 métiers identifiés par l’organisme, une quinzaine serait déjà en tension.
Pour pallier ce manque, des initiatives de formation professionnelle émergent. C’est notamment le cas de formation « la Symbio Hydrogen Academy » portée par l’entreprise Symbio et ses actionnaires Faurecia et Michelin. Cette dernière vise à former 300 personnes par an aux métiers de l’hydrogène dans la région lyonnaise. Dans la même lignée, le groupe Air Liquide s’engage à soutenir des initiatives telles que la « H2 Académie », destinée aux étudiants en BTS à partir de septembre 2021 à Port-Jérôme, près du Havre.
Par ailleurs, la prochaine session du Conseil national de l’hydrogène est prévue cet été. La prochaine réunion permettra d’aborder les thématiques suivantes : les enjeux de réglementation et de normalisation spécifiques au domaine de l’hydrogène, via des groupes de travail associant les industriels pour construire un cadre réglementaire permettant le développement de la filière en toute sécurité ; les projets et partenariats autour des technologies clefs qui font encore défaut à la filière française ; la mise en place de mécanismes de soutien à la production d’hydrogène renouvelable et décarboné ; la question des infrastructures de transport et de distribution.