La pollution élevée dans le métro exposerait les personnels comme les citoyens à un risque sanitaire. Un terrible constat qui a poussé l’association Respire, le SAT-RATP et 20 usagers à porter plainte contre la RATP pour tromperie aggravée et blessures involontaires. Ces derniers dénoncent une concentration élevée de particules fines issues du freinage des trains dans les stations souterraines.
Cette action judiciaire intervient après la publication de nombreuses études commandées par Respire pour mesurer la pollution dans le métro parisien. Résultats : la pollution de l’air dans les enceintes ferroviaires souterraines (EFS) de la RATP serait bien plus élevée que celle de l’air extérieur. « Dans la station Châtelet, les valeurs mesurées par la RATP elle-même dépassent presque tous les jours 50 µg/m3 pour les PM10, soit la valeur d’un pic de pollution en extérieur. Elles ont atteint 109 µg/m3 le 25 novembre 2020 et 480 µg/m3 le 7 janvier 2016 ! », a fait savoir l’association, dans un communiqué.
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— Respire Association (@respireasso) April 10, 2021
L’ensemble des usagers des transports en commun parisiens seraient ainsi exposés à des risques sanitaires considérables. « Cependant, la RATP s’abstient délibérément d’alerter les usagers de son réseau sur les risques qu’ils encourent ». La régie de transport en commun « se veut extrêmement rassurante à l’égard de ses usagers ; elle donne ainsi à ses usagers une présentation erronée du service qu’elle leur fournit », ajoute-t-elle.
La Région remet en cause ces résultats
De son côté, la Région Île-de-France remet cause la méthodologie utilisée par l’association pour la mesure de la pollution. Face aux accusations, qui lui sont adressées, la région a missionné l’organisme Airparif pour réaliser une nouvelle analyse sur la qualité de l’air dans le métro et le RER.
« Nous missionnons aujourd’hui Airparif, en lien avec la RATP, pour mener une étude indépendante sur le système de mesure de la qualité de l’air dans le métro parisien, pour s’assurer du bon état de fonctionnement des capteurs, ainsi que de la complétude des données recueillies et publiées », a expliqué Jean-Philippe Dugoin-Clément, vice-président du Conseil régional, dans un communiqué.