La cartographie évalue la part thermosensible de la consommation électrique résidentielle. Crédit : lucadp / Adobe Stock
L’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT) et Enedis dévoilent une cartographie pour identifier des quartiers dont la consommation est la plus sensible à la température. Cet outil permet de mieux cibler les actions de rénovation énergétique à l’échelle locale.
Les programmes de rénovation énergétique se multiplient, mais encore faut-il qu’ils soient efficaces ! C’est dans ce cadre qu’Enedis et l’ANCT ont lancé le « Panorama de la thermosensibilité » dans les villes bénéficiaires du programme Action Cœur de Ville (ACV). Cet instrument permet d’abord aux villes d’identifier la sensibilité des logements aux variations de températures. Recroisée avec d’autres données, cette évaluation établit un diagnostic énergétique dans les villes ACV en vue de mieux orienter leurs programmes de rénovation énergétique du bâti public et privé.
La « thermosensibilité » peut être révélatrice d’une mauvaise isolation thermique lorsqu’elle est analysée au regard « d’autres facteurs comme le type de chauffage, les volumes ou encore la date de la dernière rénovation ». Pour mieux en tenir compte, l’ANCT a cartographié la part de thermosensibilité de la consommation électrique à l’échelle d’une ville, en utilisant les données de consommation et thermosensibilité électriques annuelles disponibles gratuitement sur l’open data d’Enedis.
« La réalisation en collaboration avec Enedis de ce panorama de la thermosensibilité a pour but de mettre en lumière une donnée concrète mobilisable par les collectivités pour orienter leurs projets de rénovation énergétique et se positionner plus concrètement dans la dynamique de la transition écologique », a déclaré Rollon Mouchel-Blaisot, directeur du programme national ACV.
L’heure au bilan
Cette approche permet également de dresser un état des lieux de l’année 2020 en matière de rénovation énergétique à l’échelle locale et nationale. Mise à jour annuellement grâce aux données disponibles sur l’Open Data d’Enedis, cette carte permettra de suivre « les tendances et l’évolution de la thermosensibilité sur les territoires », et de mieux évaluer l’avancée de la rénovation des bâtiments dans les villes du programme national Action Cœur de Ville.
La cartographie met en lumière la part thermosensible de la consommation électrique résidentielle : allant de moins de 15 % à plus de 27 %. Un pourcentage élevé équivaut à une mauvaise isolation thermique.
Un outil d’aide à la décision
À partir de cette évaluation, le 1er Panorama de la thermosensibilité présente ainsi 4 exemples de bonnes pratiques suite à l’établissement d’un diagnostic énergétique :
· Angoulême a lancé des projets de mobilité électrique et de maîtrise énergétique du patrimoine communal notamment à travers un cadastre solaire destiné au bâti communal. « L’analyse fine de nos données de consommations énergétiques produites par Enedis nous permet d’optimiser l’efficacité de nos interventions en investissement et exploitation : la data au service de l’action publique », a commenté Xavier Bonnefont, maire d’Angoulême.
· Auch a élaboré un plan d’action Climat Air Energie Territorial à l’échelle de l’agglomération et s’investit dans l’autoconsommation énergétique collective.
· Grasse se mobilise pour la rénovation énergétique de son patrimoine communal et expérimente l’outil Prioréno développé par la Banque des Territoires. Jérôme Viaud, maire de Grasse le panorama est un « véritable outil d’aide à la décision ». Ce dispositif permet à la commune de poursuivre « ses actions en faveur de la transition énergétique dans le cadre de la stratégie mise en place pour rénover ses édifices et en priorité ses écoles communales », poursuit-il.
· Maubeuge axe sa politique énergétique sur la lutte contre la précarité énergétique en améliorant les équipements de chauffage et en menant des actions de sensibilisation des habitants aux écogestes.