A moins de trois mois du premier tour de l’élection présidentielle, la candidate du Parti socialiste, Anne Hidalgo, a présenté ce mardi 25 janvier, en exclusivité, son programme environnemental. Un programme qui lie la justice sociale à l’urgence écologique.

La candidate à l’élection présidentielle soutenue par le Parti socialiste (PS), Anne Hidalgo, a présenté en exclusivité, ce mardi 25 janvier, le volet environnemental de son programme. Celui-ci « associe étroitement le social et l’écologie », résume la maire de Paris. Pour élaborer son programme, composé de 70 propositions structurantes, Anne Hidalgo est partie d’un triple constat. « Nous sommes confrontés à trois crises, analyse-t-elle. Une crise sociale d’abord, qui mine tous les pactes de confiance au sein de notre société. Une crise écologique ensuite, autour de laquelle est centrée ma campagne. Et une crise démocratique enfin, marquée par la montée des populismes. »

Se déclarant « profondément écologiste », Anne Hidalgo avance une dizaine de mesures, touchant à la fois à la fiscalité, aux énergies renouvelables, à la mobilité, aux logements, à l’agriculture, au numérique, etc. L’édile est notamment favorable à l’instauration de droits de la nature. « La loi reconnaîtra et punira le crime d’écocide contre les atteintes graves et intentionnelles à l’environnement », précise-t-elle. Avant d’ajouter : « Je créerai également un Défenseur de l’environnement, sur le même modèle que le Défenseur des droits, qui veillera à la préservation de l’environnement par l’État, ses administrations et tous les acteurs de la société. »

Un ministre « du Climat, de la Biodiversité et de l’Économie »

Anne Hidalgo table sur « la planification écologique » pour mener à bien son programme une fois élue. « L’ensemble de la puissance publique doit se mobiliser dans la lutte contre le réchauffement climatique », fait savoir la candidate socialiste, qui nommera comme numéro deux du gouvernement un « ministre du Climat, de la Biodiversité et de l’Économie ». La maire de Paris souhaite également mettre un œuvre un « Budget climat et biodiversité », qui fixera les programmations de réduction d’émission de CO2 et de décarbonation de la production d’énergie et qui sera voté à la fin de chaque année par le Parlement, en même temps que les lois de finances et de financement de la Sécurité sociale.

Favorable à la mise en service de l’EPR de Flamanville – « pour ne pas ajouter de la crise à la crise » –, Anne Hidalgo considère toutefois le nucléaire comme une « énergie de transition ». « La sortie du nucléaire se fera sans précipitation, pour ne pas faire flamber les prix de l’énergie », indique-t-elle. Avant de poursuivre : « Il n’y aura pas de construction de nouveaux EPR ou de petits réacteurs modulaires ». L’essentiel des investissements énergétiques prévus par la candidate du PS seront fléchés pour « parvenir à 100 % d’énergies renouvelables aussi rapidement qu’il sera possible de le faire, tout en prenant en compte nos besoins actuels et futurs, qui vont croissants ».

« Les lobbies ont menacé de me faire battre »

Anne Hidalgo veut mettre à profit son expérience de maire de Paris depuis 2014. « Mon expérience parisienne est fondamentale. Je sais où sont les résistances des tenants de l’économie fossile », assure la candidate, qui dit avoir « éprouvé le poids des lobbies, notamment ceux du diesel et de l’automobile, qui ont menacé de me faire battre » lors des dernières élections municipales. Et l’encore maire de Paris d’évoquer son combat dans la lutte contre la pollution de l’air, « le sujet numéro un en Europe car c’est l’un des plus graves fléaux qui touchent aujourd’hui les populations, avec 48.000 morts prématurées par an. » Pour endiguer la pollution atmosphérique, Anne Hidalgo mise notamment sur la densification des réseaux de transports en commun et sur le développement des véhicules propres, notamment électriques.

« Nous n’avons plus le temps. En 2030, les dégâts environnementaux et climatiques seront irréversibles », alerte la candidate, qui profite au passage pour fustiger le bilan d’Emmanuel Macron. « La France a perdu sa place dans le combat environnemental et climatique à l’échelle internationale au cours de l’actuel quinquennat », fait-elle savoir. Et la maire de Paris de conclure : « Le défi climatique, tout comme la lutte contre les inégalités, sont pour moi le combat du siècle. »