571 milliards de dollars attribués aux activités d'atténuation du changement climatique. Crédit : Adobe Stock
Selon le Bilan mondial de la finance climat 2022, les flux financiers mobilisés pour le climat en 2019-2020 ont augmenté de 10 % par rapport à 2017-2018. La majorité de ces financements est consacrée à l’« atténuation » du changement climatique.
Les flux financiers sont-ils en phase avec les enjeux climatiques et environnementaux ? Pour évaluer la cohérence des acteurs financiers, Climate Chance et Finance for Tomorrow dressent un panorama mondial sur l’ensemble des financements permettant la mise en place d’actions en matière d’atténuation (réduction des émissions de gaz à effet de serre) ou d’adaptation au changement climatique. Principal enseignement : 632 milliards de dollars ont été mobilisés pour le climat en 2019-2020, soit une augmentation de 10 % par rapport à 2017-2018.
Sur les 632 milliards de dollars pour le climat enregistrés en 2019-2020, la majorité des flux financiers est accordée à l’atténuation à hauteur de 90 % des financements (571 milliards de dollars). Bien qu’en hausse de 53 % par rapport à 2017-2018, les flux pour l’adaptation ne représentent que 7,3 % (46 milliards de dollars) de l’ensemble des financements, et « restent très éloignés de la parité visée par l’accord de Paris ».
Le rapport analyse également les financements mobilisés par les pays développés pour les pays du Sud. Selon les chiffres dévoilés, les pays industrialisés ont attribué 83,3 milliards de dollars en 2020, « bien en dessous de l’objectif de 100 milliards de dollars par an fixé pour l’année 2020 lors de la COP15 à Copenhague ».
Les énergies fossiles ont toujours la cote
Autre enseignement dévoilé dans ce nouveau rapport : les flux financiers destinés aux énergies fossiles. En effet, 742 milliards de dollars ont été accordés aux énergies polluantes par les 60 plus grandes banques mondiales en 2021. Si ces financements sont en baisse depuis le pic atteint en 2019 (830 milliards dollars), Climate Chance et Finance for Tomorrow déplorent toutefois le manque d’ambition des banques, assureurs et gestionnaires et propriétaires d’actifs qui « peinent encore à prendre des engagements concrets sur la sortie des énergies fossiles » et ce, en dépit d’une vague d’adhésion à l’objectif de neutralité carbone.
Pour mémoire, en 2022, il y avait 273 signataires de la Net Zero Asset Managers Initiative (représentant 61 300 milliards dollars d’actifs sous gestion), 74 signataires de la Net Zero Asset Owner Alliance (représentant 10 600 milliards dollars d’actifs détenus), 115 signataires de la Net Zero Banking Alliance (représentant 70 000 milliards dollars d’actifs bancaires) , et 20 signataires de la Net Zero Insurance Alliance (représentant 7 000 milliards dollars d’actifs sous gestion).
Davantage de transparence
Chine, États-Unis et l’Union Européenne renforcent leurs réglementations en matière d’investissement responsable. La mise en place de la taxonomie en Europe et dans plusieurs pays permet d’encadrer, d’orienter l’investissement vers des activités durables et de limiter les opérations de greenwashing.
Néanmoins, si l’adoption de ces règlements sur la transparence climatique des acteurs financiers « renforcent la régulation des investissements verts », leur multiplication réclame « aussi une harmonisation entre acteurs ».